Législatives 2022 : Fabien Roussel demande à LFI de « revoir » la candidature de Taha Bouhafs
DESACCORD Le candidat communiste à la présidentielle s’indigne que Taha Bouhafs soit en lice alors qu’il a été condamné pour injure raciale
La candidature de Taha Bouhafs aux législatives à Vénissieux, dans le Rhône, fragilise l’accord entre le Parti communiste et la France insoumise. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a demandé ce lundi à LFI de « revoir » la candidature du journaliste militant.
Dans un tweet, Taha Bouhafs a vivement repoussé cette requête, interpellant le PCF : « Vous devez respecter l’accord que vous avez signé et retirer votre candidate cumularde ». « Je comprends parfaitement la colère et la candidature de Michèle Picard (la maire communiste de Vénissieux) et nous avons dit à La France insoumise qu’il y avait un problème, nous continuons de discuter avec eux », a déclaré Fabien Roussel.
Condamnation pour injure raciale
L’ancien candidat communiste à l’élection présidentielle a participé samedi à la Convention actant la naissance à gauche de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes). L’investiture confirmée dimanche dans la 14e circonscription du Rhône du journaliste militant Taha Bouhafs, condamné à 1.500 euros d’amende, notamment pour injure publique pour avoir traité la syndicaliste policière Linda Kebab d'« Arabe de service » – condamnation dont il a fait appel –, continue de faire des vagues.
« Je ne comprends pas que La France insoumise puisse présenter quelqu’un sous ses couleurs qui a été condamné en première instance pour injures raciales », a déploré le député du Nord, alors que cette circonscription a été réservée à LFI par l’accord de la Nupes.
Critique de la « cumularde »
« Nous demandons à La France insoumise de revoir cette candidature et de créer les conditions de gagner là-bas face à En marche et au Front national », a-t-il ajouté. Dans son tweet critiquant la « cumularde » Picard, Taha Bouhafs rappelle qu’elle est maire depuis 2009 et vice-présidente de la métropole de Lyon, depuis 2020. Il indique cependant à tort qu’elle est conseillère régionale : elle ne l’a jamais été.
Il relève également que Michèle Picard était « surtout candidate perdante aux législatives 2012 et 2017 arrivant quatrième derrière LFI » à ce dernier scrutin, et quatrième en 2012, derrière le PS, le FN et l’UMP, sous l’étiquette Front de gauche.
« Des mesures d’urgence que les Français attendent »
« Nous allons continuer de défendre ce qui a fait notre originalité, notre différence, mais ce qui est le plus important, c’est que nous nous soyons mis d’accord sur des mesures d’urgence que les Français attendent », a par ailleurs plaidé Fabien Roussel à propos de la nouvelle union pour les législatives.
« La France des jours heureux [son slogan à la présidentielle], je continuerai de la porter, nous pouvons la faire vivre aussi dans cette coalition que nous avons décidé de construire », a-t-il insisté.