L’opposition quitte l’Assemblée Nationale afin de protester contre le maintien d’Eric Woerth

PAS CONTENTS Après son soutien à Emmanuel Macron, l’élu refuse de démissionner de la présidence de la commission des Finances qui, pourtant, revient de droit à un député d’opposition

20 Minutes avec AFP
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Eric Woerth a quitté Les Républicains.
Eric Woerth a quitté Les Républicains. — RETMEN/SIPA

La colère des oppositions politiques de l’Assemblée nationale ne retombe pas. Face au refus d’ Eric Woerth de quitter son poste de président de la commission des Finances, de nombreux élus d’opposition ont bruyamment quitté le parlement ce mercredi.

L’ancien ministre sarkozyste a annoncé il y a une semaine qu’il soutiendrait Emmanuel Macron plutôt que Valérie Pécresse pour la présidentielle, et a quitté dans la foulée le groupe LR pour devenir apparenté au groupe  LREM. Or la présidence de la commission des Finances revient de droit à un député d’opposition.

« Equilibre démocratique »

Par la voix de Véronique Louwagie, les députés LR ont demandé « solennellement » mercredi matin à Eric Woerth de « démissionner », au nom « des droits de l’opposition » et d’un « esprit d’équilibre démocratique ».


La cheffe de file des députés socialistes Valérie Rabault a fait de même, réclamant de « l’exemplarité » et soulignant que la commission « peut être convoquée à tout moment » dans les quatre mois restant de la législature. « Assumez votre choix », a renchéri Michel Zumkeller (UDI), suivi par Charles de Courson (Libertés et territoires) qui a plaidé pour une « clarification ».

Huées dans l’hémicycle

Eric Coquerel (LFI) a indiqué qu’il se porterait candidat le cas échéant. Mais la majorité a fait bloc derrière sa nouvelle recrue. Le règlement de l’Assemblée stipule que le président de la commission doit appartenir à l’opposition au moment de son élection mais pas forcément au-delà, a fait valoir le rapporteur du budget Laurent Saint-Martin (LREM).

Et la commission des Finances « mérite mieux que l’importation d’un débat politique et symbolique ». Impavide, Eric Woerth a affirmé : « je ne démissionnerai pas, c’est ainsi ». « Je ne soutiens pas le premier mandat d’Emmanuel Macron, j’ai dit que j’allais soutenir le 2e mandat d’Emmanuel Macron », a-t-il ajouté, se faisant aussitôt huer.

La majorité sourde à la colère

Les députés d’opposition ont alors quitté la salle, laissant la réunion se poursuivre en présence de la majorité autour de diverses auditions. Ils n’avaient pas décoléré en début d’après-midi puisque la présentation du rapport annuel de la Cour des comptes dans l’hémicycle leur a de nouveau permis d’exprimer leur mécontentement avec pendant une vingtaine de minutes, prises de parole et suspensions de séance.

Le président de la commission des finances comme le reste de la majorité restant de marbre, la séance a repris son cours normalement.