Présidentielles 2022 : Valérie Pécresse se défend après avoir évoqué en meeting la théorie du « grand remplacement »
CLARIFICATIONS « Il y a aujourd’hui en France des zones de non-France, mais je ne me résigne pas à ce grand remplacement », a ajouté Valérie Pécresse lundi
Valérie Pécresse a tenté de s’expliquer ce lundi après avoir évoqué la théorie complotiste du « grand remplacement ». L’utilisation de cette expression, très marquée à l’extrême droite, semble représentative de la difficulté de la candidate LR à la présidentielle à rassembler toutes les sensibilités de la droite.
« Face à ces questions vitales » qui attendent la France, « pas de fatalité, ni au grand déclassement ni au grand remplacement », avait affirmé la candidate lors de son premier grand meeting de campagne dimanche au Zénith à Paris.
« Je ne me résigne pas »
La formule a immédiatement été pointée du doigt à gauche : « C’est un Rubicon de plus qui est franchi par la droite », a estimé la candidate socialiste Anne Hidalgo. L’association SOS Racisme a, elle, dénoncé des propos « pas dignes d’une prétendante majeure à la présidence de la République ».
Valérie Pécresse a tenté une explication lundi matin sur RTL : « Ça veut dire que je ne me résigne pas justement aux théories d’Éric Zemmour et aux théories de l’extrême droite, parce que je sais qu’une autre voie est possible » « C’est ce que j’ai dit hier [dimanche] et tout le monde me fait dire le contraire », a-t-elle ajouté.
« Je ne comprends pas la polémique »
Quant à la réalité du phénomène, elle a estimé qu'« il y a aujourd’hui en France des zones de non-France, mais je ne me résigne pas à ce grand remplacement ». « C’est quelque chose que je dis depuis des mois, donc je ne comprends même pas la polémique », a-t-elle ajouté.
Selon sa porte-parole Agnès Evren, « elle a réfuté cette théorie ». « Etre français, c’est partager l’amour de la France, les valeurs, pas de savoir si on est blanc, noir ou métissé. Qu’il y ait une concentration d’immigrés dans certains quartiers est une réalité, ça ne veut pas dire qu’il y ait un grand remplacement ni que la France ait changé de visage », a-t-elle affirmé sur RFI.
Des « Français de papier »
Le politologue Pascal Perrinneau souligne lui aussi « une lecture un peu biaisée, car à aucun moment elle ne se rallie à cette théorie ». Mais la candidate a beaucoup évoqué l'« ordre » dans son discours dimanche et parlé de Français « de papier ». Valérie Pécresse avait déjà utilisé en novembre cette expression renvoyant à la théorie complotiste d’un « grand remplacement », organisé par les élites, de la population européenne par des immigrés non européens.
Pour son indulgence avec cette notion, Eric Ciotti s’était attiré des critiques à l’automne. Le député des Alpes-Maritimes, qui a fait environ 40 % des voix lors de la primaire LR, a estimé lundi que « ces deux menaces » que sont « le déclassement économique et le changement identitaire » sont « deux sujets majeurs au cœur des préoccupations des Français ». « Les commentateurs peuvent s’en étonner, nier la réalité mais les Français mesurent au quotidien cette réalité », a-t-il ajouté sur BFMTV.