Les écologistes en colère après la création d’un label vert pour les centrales nucléaires

ECOLOGIE Une décision qui s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone de l’UE en 2050

20 Minutes avec AFP
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Une centrale nucléaire dans l'Ain (illustration).
Une centrale nucléaire dans l'Ain (illustration). — Mourad ALLILI/SIPA

La Commission européenne a provoqué ce mercredi la colère d’organisations écologistes. La raison ? La création d’un label « vert » pour les centrales nucléaires et au gaz, reconnaissant, sous certaines conditions, leur contribution à la lutte contre le changement climatique.

Les commissaires européens ont approuvé, lors de leur réunion hebdomadaire, une liste de critères permettant de classer comme « durables » les investissements dans des centrales nucléaires ou au gaz pour la production d’électricité. Un privilège jusqu’ici réservé aux énergies renouvelables.

Un projet qui s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone de l’UE en 2050

Le projet divise les 27 Etats membres de l’UE. Opposée à l’atome, comme l’Allemagne et le Luxembourg, l’Autriche a aussitôt annoncé qu’elle attaquerait devant la justice européenne cette initiative également contestée dans le monde de la finance. Dans la matinée, les commissaires européens ont approuvé, lors de leur réunion hebdomadaire, une liste de critères permettant de classer comme « durables » les investissements dans des centrales nucléaires ou au gaz pour la production d’électricité. Un privilège jusqu’ici réservé aux énergies renouvelables. Alors que l’exécutif bruxellois décide généralement par consensus, un vote a été nécessaire et trois commissaires se sont opposés, selon une source européenne.

Le texte doit aider à mobiliser des fonds privés vers des activités réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Il s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone de l’UE en 2050. Pour l’atteindre, Bruxelles juge indispensable une contribution du nucléaire, qui n’émet pas de CO2, et des centrales au gaz, moins émettrices que celles au pétrole ou au charbon.

La France a soutenu l’initiative

« Nous devons utiliser tous les outils à notre disposition, car nous avons moins de trente ans pour y parvenir », a expliqué la commissaire européenne aux Services financiers, Mairead McGuinness, lors d’une conférence de presse. L’exécutif européen estime que les énergies renouvelables, déjà labellisées par Bruxelles et qui restent une priorité, ne pourront pas, à elles seules, répondre à la demande croissante d’électricité, en raison de leur production intermittente. D’où le besoin, à titre transitoire, de favoriser aussi l’investissement dans des moyens stables et pilotables.

La France, qui veut relancer sa filière nucléaire et des pays d’Europe centrale, comme la Pologne ou la République tchèque, qui doivent remplacer leurs centrales à charbon très polluantes, ont soutenu l’initiative.