Sécurité : A Nice, Emmnuel Macron défend son bilan et gonfle le budget de 15 milliards d’euros sur cinq ans
SECURITE Ce lundi à Nice, à trois mois de la présidentielle, le chef de l’Etat et quasi-candidat à sa succession a défendu son bilan et présenté ses projets au-delà de 2022 sur la sécurité
Deux fois plus de policiers sur le terrain, mieux formés et mieux équipés… A trois mois du scrutin présidentiel, le chef de l'Etat Emmanuel Macron s’est rendu à Nice, visiter l’ex-hôpital Saint-Roch, site d’un futur « hôtel des polices ». Le quasi-candidat à l’Elysée y a défendu son bilan sécuritaire et présenté ses projets sur la sécurité pendant près de deux heures, sans faire une seule référence à la campagne présidentielle. Le chef de l’Etat a, en autres, annoncé une hausse de 15 milliards d’euros sur cinq ans du budget de la sécurité. 20 Minutes fait le point sur ces grandes annonces.
+25 % pour le budget de la sécurité
Emmanuel Macron a donc annoncé une hausse de 15 milliards d’euros sur cinq ans du budget de la sécurité. Les 15 milliards, soit une hausse de 25 % par rapport au budget actuel, seront prévus dans un projet de loi « Lopmi » («loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur ») , a annoncé le président. Si la droite dénonce le « Waterloo sécuritaire » du quinquennat Macron, le chef de l’Etat a fait valoir qu’il avait pendant « ces cinq dernières années, conformément à l’engagement qu ['il] avai [t] pris, réinvesti dans notre sécurité ». « Il y a un droit à la vie tranquille et qu’on ne cède rien devant quelques incivilités que ce soit ; encore faut-il y mettre les moyens », a défendu le chef de l’Etat devant des élus, des associations, des membres de forces de l’ordre et des Niçois, rappelant les 10.000 créations de postes dans les forces de l’ordre et le renouvellement du parc de véhicules depuis 2017.
Le doublement du nombre de policiers « sur le terrain d’ici 2030 »
Accueilli par le maire de Nice Christian Estrosi, ex-LR rallié à sa cause et artisan de ce futur super-commissariat qui réunira polices municipale et nationale, le chef de l’Etat a annoncé le doublement du nombre de policiers « sur le terrain d’ici 2030 », notamment par la suppression de tâches annexes et des réorganisations qui devraient permettre de mettre « 3.000 agents de plus sur la voie publique ». Seront aussi créées 200 brigades de gendarmerie en milieu rural, qui « pourront prendre la forme de nouveaux types d’implantations avec des expérimentations qui vont être lancées dans plusieurs départements », ainsi qu’une « force d’action républicaine pour les quartiers » afin de les « sécuriser » et d'« aider à démanteler » les points de deal. Elle sera composée de policiers, d’officiers de police judiciaire (OPJ), de fonctionnaires des finances, mais aussi de personnels éducatifs, de travailleurs sociaux.
La généralisation des amendes forfaitaires délictuelles
Soulignant l’effort financier consacré à la justice, Emmanuel Macron a rappelé la hausse de 30 % de son budget sur le quinquennat écoulé, et a annoncé une généralisation des amendes forfaitaires délictuelles (AFD) pour les délits sanctionnés par des peines inférieures à un an de prison. Ce sera « un élément de simplification » qui permettra aux « magistrats de se concentrer sur les affaires plus importantes ».
Le triplement des amendes pour harcèlement de rue
Le chef de l’Etat a, par ailleurs, dit vouloir tripler à 300 euros l’amende pour harcèlement de rue, un acte qui sera qualifié de « délit », doubler la présence policière dans les transports, et doubler en cinq ans le nombre d’enquêteurs dédiés aux violences intrafamiliales, à 4.000.
La création de 1.500 postes de cyberpatrouilleurs
Soulignant la nécessité d’une « transformation technologique », le chef de l’Etat a expliqué vouloir créer une « agence du numérique des forces de sécurité intérieure » et 1.500 postes de cyberpatrouilleurs contre les attaques.
Construction d’un site unique pour la DGSI
Emmanuel Macron a en outre confirmé la construction d’un site unique accueillant l’ensemble des services de renseignement de la sécurité intérieure (DGSI). Ce site unique de la Direction générale de la sécurité intérieure sera situé à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), là où étaient installés les anciens locaux du journal Le Parisien, qui ont été rachetés par l’Etat. Le chef de l’Etat a précisé que la création de ce site unique nécessitait « plus d’un milliard d’euros d’investissement ».
D'emblée, la droite a dénoncé un président « en campagne » par la voix d’Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et bras droit de la candidate LR Valérie Pécresse, la candidate du RN Marine Le Pen qualifiant Emmanuel Macron de « président de l’ensauvagement ». Son rival d’extrême droite Eric Zemmour a, lui, accusé le président de vouloir « un Etat obèse et impuissant dans un pays en conflit permanent » alors que lui dit vouloir « un Etat respecté dans un pays en paix ».