Présidentielle 2022 : En terre RN, Anne Hidalgo défend les valeurs de la République... et la primaire
MEETING La candidate socialiste à la présidentielle tenait son premier grand meeting ce dimanche
Anne Hidalgo, à la peine dans les sondages, s’est posée ce dimanche en garante d’une France « juste » et « réunie », face à la droite et à l’extrême droite, lors d’un meeting à Perpignan, au lendemain de son appel à une primaire de la gauche pour « continuer à exister ». « No pasaran ! », a proclamé la candidate socialiste à la présidentielle, face à plus d’un millier de personnes galvanisées dans le palais des congrès de Perpignan, à 30 km de la frontière espagnole. Dans cette ville détenue par le Rassemblement national, elle a affirmé sa volonté de « réunifier la République qu’on a changée en archipel des méfiances et des ressentiments ».
Anne Hidalgo, qui a proposé mercredi une primaire à ses concurrents de gauche face au risque d’un second tour monopolisé par la droite et l’extrême droite, l’a répété : « L’union, l’histoire le montre, c’est ce qui fait la gauche. » Alors que beaucoup ont ironisé sur ce qu’ils considèrent comme « une proposition de la dernière chance », elle veut prouver qu’elle est toujours « déterminée », malgré des sondages qui lui confèrent entre 3 et 7 % des intentions de vote. « Sans union, il n’y a pas de destin pour la gauche, mais sans la gauche ce n’est plus la France, ce n’est plus la démocratie », a-t-elle insisté.
« Cette France qui recule n’est pas la nôtre !»
Son appel à une primaire, via le mouvement citoyen de la Primaire populaire, qui plaide depuis un an pour une candidature unique à gauche, a pour l’instant fait pschitt. Mais « il nous reste le temps de débattre fraternellement devant les citoyens, de nous soumettre à leur verdict et de l’accepter », a-t-elle assuré. Dans son discours de près d’une heure, la candidate a exhorté ses troupes à se tenir « debout, la tête haute », et à refuser « dans un cauchemar ultime, une victoire de l’extrême droite » en avril 2022.
« Cette France qui recule n’est pas la nôtre ! Cette nation confite dans une nostalgie agressive n’est pas la nôtre ! Cette France au passé falsifié n’est pas la nôtre », a-t-elle martelé. « Je ne laisserai pas désigner nos compatriotes musulmans comme les boucs émissaires de la crise française ! Je ne laisserai pas s’imposer cette soi-disant ''préférence nationale'' qui est une autre définition du racisme. Je ne laisserai pas détruire le droit du sol, qui est un puissant moyen d’intégration », a-t-elle asséné.
Hidalgo plaide pour un « minimum jeunesse »
Elle a notamment promis « le droit de vote aux élections locales » pour les étrangers et que les personnes sans-papiers établies en France depuis un long délai, disposant d’un travail et d’un logement, « seront régularisées ». Si elle est élue, « la France respectera ses propres principes en admettant sur son sol les étudiants, les candidats légitimes au regroupement familial, les réfugiés persécutés dans leur propre pays et les travailleurs indispensables à notre économie », a poursuivi la maire de Paris.
Pour les jeunes, elle a notamment annoncé « un ''minimum jeunesse'' », qui sera ouvert à 18 ans et « sous conditions de ressources ». Elle a aussi promis la création d'« une dotation », au départ de 5.000 euros, « visant à apporter à chaque jeune, dès 18 ans, un capital pour financer ses projets ». Revalorisation du travail, « école de la République, laïque et gratuite », « hôpital public » comme « bien commun », la candidate a aussi rappelé les grandes lignes de son programme : une augmentation de 15 % du Smic, l’ouverture du droit de vote à 16 ans et le « serment » de « sanctuariser à 62 ans l’âge de départ à la retraite ».
Ce meeting, auquel ont participé notamment le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure et la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga, a été l’occasion « de redonner l’espoir » au peuple de gauche, selon Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier, qui estime que « pour que la gauche soit présente, il faut moins de candidats ».