Présidentielle 2022 : Jadot, Piolle, Batho… Qui sont les cinq candidats à la primaire écologiste ?

ELECTION Ouvert aux sympathisants écologistes, ce scrutin sera organisé en septembre prochain pour désigner le candidat d'EELV et ses alliés à la présidentielle

T.L.G.
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Yannick Jadot et Delphine Batho, tous deux candidats à la primaire écolo.
Yannick Jadot et Delphine Batho, tous deux candidats à la primaire écolo. — ISA HARSIN/SIPA
  • Cinq personnalités sont désormais candidates à la primaire écologiste de septembre prochain. La date limite pour se présenter au scrutin est fixée au 12 juillet.
  • Delphine Batho, Yannick Jadot, Eric Piolle, et Sandrine Rousseau s’affronteront dans ce scrutin ouvert aux sympathisants écolo.
  • 20 Minutes revient sur les forces et faiblesses des prétendants.

Edit du 20 août : L’article a été mis à jour. Le candidat centriste Jean-Marc Governatori, qui avait été disqualifié début juillet pour n'avoir pas rassemblé suffisamment de parrainages, a finalement été réintégré sur décision de justice.

La bataille des écolos  peut commencer. Cinq candidats sont en lice pour la primaire des écologistes, qui se déroulera à la rentrée et doit désigner le champion des Verts pour la présidentielle. Delphine Batho, Jean-Marc Governatori, Yannick Jadot, Eric Piolle et Sandrine Rousseau s’affronteront dans ce scrutin ouvert aux sympathisants écologistes, organisé les 16-19 septembre puis les 25-28 septembre. 20 Minutes revient sur les forces et faiblesses de chaque candidature.

Yannick Jadot était présent lors du dernier meeting de Matthieu Orphelin, candidat écolo en Pays de la Loire jeudi 24 juin 2021.
Yannick Jadot était présent lors du dernier meeting de Matthieu Orphelin, candidat écolo en Pays de la Loire jeudi 24 juin 2021. - Mathieu Pattier/SIPA

Yannick Jadot, le favori

Depuis sa percée aux européennes de 2019 (troisième à 13,48 %), Yannick Jadot fait figure de chef de file des écologistes. L’eurodéputé EELV, qui a hésité à enjamber la primaire, a finalement décidé d’être candidat au scrutin interne. « Je veux mettre l’écologie au cœur du pouvoir » et « construire une équipe de France de l’écologie », a assuré l'ancien responsable de Greenpeace France, qui défend notamment une taxe carbone.

Son atout : son statut de favori. Yannick Jadot est le candidat le plus exposé médiatiquement et le plus connu des Français. Il a aussi une revanche à prendre : pour l’élection présidentielle 2017, il s’était effacé derrière le candidat PS Benoît Hamon après avoir remporté la primaire interne des écologistes.

Sa faiblesse : son statut de favori. Les militants EELV ont souvent dégommé leurs personnalités les plus médiatiques aux scrutins internes, comme Cécile Duflot, éliminée dès le premier tour en 2016, ou Nicolas Hulot en 2011.

Delphine Batho, le 4 septembre 2013 à l'Assemblée nationale, à Paris.
Delphine Batho, le 4 septembre 2013 à l'Assemblée nationale, à Paris. - P. KOVARIK / AFP

Delphine Batho, l’expérience et la décroissance

Delphine Batho a annoncé être candidate « pour une autre écologie », différente de celle d’EELV. La présidente de Génération écologie dit ainsi « assumer d’être pour la décroissance, d’être pour un équilibre entre les nécessités humaines et les nécessités de la préservation du vivant ».

Son atout : son expérience. L’ancienne socialiste veut incarner l’écologie de « responsabilité », mettant en avant son passage au ministère de l’Ecologie sous François Hollande pendant un peu plus d’un an.

Sa faiblesse : son passage au PS. Avant de le quitter en 2018, Delphine Batho a longtemps été cadre du Parti socialiste, proche de Julien Dray et soutien de Ségolène Royale à la présidentielle de 2007. Une aventure socialiste qui pourrait ne pas être du goût de certains militants EELV.

Eric Piolle, candidat à la primaire écologiste en septembre.
Eric Piolle, candidat à la primaire écologiste en septembre. - Olivier Juszczak/20Minutes

Eric Piolle, l’« expérience de la victoire »

« Mon écologie politique, c’est fédérer et exercer le pouvoir », assurait à 20 Minutes Eric Piolle lors d’un entretien la semaine passée. Le maire EELV de Grenoble depuis 2014 dit vouloir apporter son « expérience de la victoire ». Il plaide pour un référendum constitutionnel dès le début de mandat pour « déverrouiller la démocratie ».

Son atout : son profil de rassembleur à gauche. Comme il l’a fait dans sa ville, l’élu écolo souhaite « fédérer un arc humaniste » qui irait de l’ex-macroniste Matthieu Orphelin aux insoumis François Ruffin et Clémentine Autain.

Sa faiblesse : son image d’homme d’entreprise. Eric Piolle met en avant son passé de cadre dirigeant dans l’industrie chez Hewlett-Packard pour se démarquer des autres candidats. Un atout pour les militants verts ?

La porte-parole du parti EELV, Sandrine Rousseau, à Villeneuve-d'Ascq le 19 août 2015
La porte-parole du parti EELV, Sandrine Rousseau, à Villeneuve-d'Ascq le 19 août 2015 - PHILIPPE HUGUEN AFP

Sandrine Rousseau, l’économiste féministe

Sandrine Rousseau veut incarner une écologiste féministe et faire notamment entendre la voix des victimes de violences sexuelles, alors qu'elle-même a accusé publiquement en 2017 l'ex-député écolo Denis Baupin d’agression sexuelle. L’affaire, prescrite, a été classée sans suite.

Son atout : la première candidate déclarée. Retirée de la politique quelques années après l’affaire Baupin pour rejoindre le monde associatif, l’ancienne porte-parole d’EELV est revenue au parti avec une ambition présidentielle lancée dès le mois d’octobre dernier.

Sa faiblesse : sa radicalité. La chercheuse en économie prône « une radicalité environnementale », qui pourrait heurter une partie des votants si la primaire attire au-delà des simples militants.

Jean-Marc Governatori (candidat écologiste) sur la place Massena, à Nice.
Jean-Marc Governatori (candidat écologiste) sur la place Massena, à Nice. - SYSPEO/SIPA

Jean-Marc Governatori, le candidat requalifié in extremis

Le co-président du parti Cap écologie souhaite incarner «l'écologie au centre», face à « celle de gauche » d’EELV. Son parcours est jalonné de multiples livres (lutte contre la drogue ou l’insécurité, défense des petits commerçants ou des handicapés, protection des animaux), et même d’une candidature déclarée à la présidentielle 2007 pour laquelle il n'était pas parvenu à réunir les 500 parrainages.

L’exclusion de son alliée Corinne Lepage de la primaire, dont le parti Cap 21 lui apportait 18 parrainages sur 28, sur fond de dissensions autour de la laïcité, a failli lui coûter sa place. Recalé début juillet, il a finalement été réintégré par une décision de justice, qui a ordonné aux organisateurs de valider l'ensemble de ses soutiens.

Son atout : un profil différent. Cet ex-entrepreneur dans les meubles discount a été candidat divers droite à de multiples élections.  Une ligne qui détonne dans ce scrutin.

Sa faiblesse : ses critiques contre EELV. Jean-Marc Governatori a récemment quitté la liste motivée par EELV pour candidater en solo aux régionales de Provence-Alpes-Côte-d'Azur.