Coronavirus, réforme des retraites… L’été sera chaud pour Emmanuel Macron
SANTE Le chef de l'Etat devrait prendre la parole pour fixer le cap des dernières réformes en cette fin de quinquennat, sur fond d'inquiétude liée au variant Delta
- A dix mois de la présidentielle, l’exécutif a prévenu qu’il continuerait de réformer jusqu’à la fin du quinquennat.
- La réforme des retraites, mise sur pause en mars 2020 par l’épidémie, sera-t-elle relancée avant la prochaine présidentielle ?
- Après la débâcle aux régionales, le chef de l’Etat n’a pas pris la parole mais devrait s’adresser aux Français au mois de juillet pour fixer le cap.
Un été loin de tout repos pour Emmanuel Macron. « Je ne peux pas gérer l’été en pente douce », avait prévenu le chef de l’Etat lors d’un déplacement à Martel (Lot) au début du mois de juin. Entre la menace épidémique liée au variant Delta (ex-indien), la reprise économique et la volonté d’avancer sur le front des réformes, les prochaines semaines s’annoncent chargées pour l’exécutif.
Après la débâcle des régionales, marquées par une abstention historique, le président de la République, pressé de tourner la page, avait fait le choix de ne pas réagir. Mais Emmanuel Macron pourrait prendre la parole prochainement pour tracer le cap à venir.
« On va continuer à réformer »
« Ce que je peux vous dire est que le président de la République s’exprimera prochainement, c’est attendu qu’il s’exprime dans un moment de tournant pour notre pays, probablement [avant le 14 juillet] », a prévenu Gabriel Attal dimanche sur Radio J. « Si la France se met sur pause pendant dix mois, on va prendre du retard. On va continuer à réformer et même accélérer », a assuré le porte-parole du gouvernement.
Plusieurs questions ont été abordées lors d’une « réunion d’écoute » organisée ce mardi à l’Elysée entre le chef de l’Etat, Jean Castex, plusieurs ministres et les partenaires sociaux. Au menu des discussions : « La situation économique et sanitaire après plus d’un an de crise » et « les solutions devant être apportées aux grands défis tels que la croissance durable et la transition écologique, la lutte contre les inégalités économiques ou encore le défi démographique », a fait savoir la présidence.
La vaccination obligatoire des soignants, sur laquelle Jean Castex consultera également les élus locaux jeudi, est l’un des sujets brûlants de l’été. « Le Medef et la CFDT soutiennent cette proposition [ contrairement à la CGT], évoquant même un élargissement de cette obligation à tous les professionnels en contact avec du public. Il faut trouver une solution, car on remarque une baisse de la vaccination, malgré l’émergence du variant Delta », remarque Sylvain Maillard, député LREM de Paris. « Si la moitié de la population est vaccinée mais se retrouve confinée à cause de l’autre moitié, ce ne sera pas acceptable. »
Quid des retraites et d’un remaniement ?
Autre sujet explosif évoqué par Emmanuel Macron : l’épineuse réforme des retraites. Sur le perron de l’Elysée, les syndicats ont fait savoir que le président n'avait pas révélé ses intentions quant à un possible retour du texte, suspendu depuis mars 2020 par la pandémie de coronavirus. Mais pour eux, le remettre à l'ordre du jour constituerait « une forme de folie ».
Un retour qui ne fait pas non plus l’unanimité au sein de la majorité. « Tout le monde est d’accord pour dire qu’une réforme est nécessaire. Mais il faut discuter des contours : faut-il une réforme paramétrique ou une réforme structurelle ? Est-ce qu’on attend la présidentielle ou non ? », s’interroge Sylvain Maillard. Parmi les options envisagées par le gouvernement figurerait le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
Depuis la défaite aux régionales, la possibilité d’une revue d’effectif au sein du gouvernement durant l’été est également posée. Le chef de l’Etat, qui doit rencontrer les parlementaires macronistes lundi prochain, a déjà indiqué qu’il ne changerait pas de Premier ministre avant la fin du quinquennat. Une source proche de l’exécutif a ainsi précisé au lendemain du scrutin qu’il « n’y aura pas de remaniement, sauf au cas par cas si nécessaire, mais des ajustements techniques, par exemple sur le périmètre de certains ministres ».