Coronavirus : Une vaccination obligatoire des soignants pourrait être annoncée avant septembre, selon Gabriel Attal

EPIDEMIE Jean Castex va lancer, dans les jours qui viennent, une consultation autour de la vaccination obligatoire des soignants

20 Minutes avec AFP
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Gabriel Attal est le porte parole du gouvernement depuis juillet 2020.
Gabriel Attal est le porte parole du gouvernement depuis juillet 2020. — Jacques Witt/SIPA

Pour « anticiper » avant une possible quatrième vague, le gouvernement pourrait annoncer avant septembre une obligation des soignants à se faire vacciner contre le Covid-19, a indiqué jeudi son porte-parole Gabriel Attal.

Les consultations sur le sujet, annoncées ce mercredi par le Premier ministre Jean Castex avec les associations d’élus locaux et les présidents de groupes parlementaires, permettront « y compris d’aborder la question du calendrier », a-t-il précisé sur LCI. « Sur le calendrier il n’y a absolument rien de figé, et je pense que tout est possible », a-t-il dit.

La gratuité du test en question

Car à partir du moment où se faire vacciner nécessite deux doses « plus quinze jours » avant que la seconde injection soit pleinement efficace, « dès lors que vous annoncez une obligation », il faut « anticiper » et « donner un peu de visibilité pour que les personnes puissent se faire vacciner » dans les délais impartis. L’annonce d’une obligation pour les soignants pourrait donc intervenir avant septembre ? « Absolument », a-t-il répondu. Gabriel Attal a par ailleurs confirmé que les consultations du Premier ministre porteront sur « le périmètre du pass sanitaire ».

Interrogé sur la possibilité de rendre la vaccination obligatoire pour, par exemple, se rendre au restaurant ou au musée, il a posé deux conditions : qu’une telle « évolution » soit « efficace » pour convaincre de se faire vacciner, et qu’elle soit « faisable », c’est-à-dire que le contrôle des personnes à l’entrée des établissements soit « opérationnel » techniquement. Toutefois, avant d’en arriver là, il faut « continuer à déployer des efforts pour aller convaincre ceux qui ne sont pas vaccinés », en « mobilisant les médecins traitants » et en posant « à partir d’un certain moment la question de la gratuité du test ». « Depuis le début de la campagne vaccinale on a fait le choix de la confiance plutôt que de la coercition et ça a plutôt très bien marché », a-t-il relevé. Il a toutefois dit « craindre une forme de fracture » et « des difficultés (…) en termes de cohésion des Français » si l’épidémie devait repartir chez les non vaccinés.

« Au moins 80 % » des personnels soignants vaccinés « d’ici septembre »

Mercredi, le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu’il allait lancer « dans les jours qui viennent » une consultation autour de la vaccination obligatoire des soignants avec les associations d’élus locaux et les présidents de groupes parlementaires. Jean Castex avait été interpellé par Claude Malhuret, président du groupe Les Indépendants, qui, notant que « beaucoup de scientifiques conseillent la vaccination obligatoire » des personnels soignants, interrogeait la pertinence « d’envisager des décisions en ce sens avant l’automne ».

« Le risque est clair : celui d’une quatrième vague à l’automne », en raison notamment de la propagation du variant delta, a encore averti Claude Malhuret. « Je suis comme toutes les Françaises et tous les Français choqué (…) quand on voit l’épidémie se réintroduire (…) par l’entremise de celles et ceux dont c’est la vocation de protéger et de soigner. Ça n’est pas admissible », lui a répondu Jean Castex, en évoquant notamment le cas récent d’un cluster dans un Ehpad des Landes. Le gouvernement avait fixé mardi un objectif « d’au moins 80 % » des personnels des Ehpad et des hôpitaux vaccinés contre le Covid « d’ici septembre », faute de quoi serait ouverte « la voie d’une d’obligation ».

Vers « des mesures législatives »

Relevant que « seuls 55 % des professionnels ont reçu au moins une dose » dans les Ehpad et unités de soins de longue durée (USLD), les ministres de la Santé Olivier Véran et de l’Autonomie Brigitte Bourguignon ont jugé que ce ratio était « insuffisant », dans un courrier adressé aux directeurs d’hôpitaux et de maisons de retraite, daté de lundi. L’exécutif peut déjà compter sur le soutien de la Fédération hospitalière de France (FHF), qui a appelé mercredi dans un communiqué à « une vaccination obligatoire des professionnels de santé et tous ceux qui sont au contact des patients », quitte pour cela à « envisager des mesures législatives ».

Alors que « de nombreux indices laissent penser que la situation épidémique pourrait à nouveau se dégrader dès septembre », la FHF fait notamment valoir que « la vaccination des professionnels contribue à ne pas déstabiliser les équipes en cas de reprise épidémique ». Le Pr Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a également indiqué mercredi matin avoir « changé d’avis » sur ce sujet : « J’étais contre l’obligation, mais il me semble que maintenant on a atteint le niveau où on va devoir (l') envisager », a-t-il déclaré sur France Inter.