Migrants à Calais : Des parlementaires insoumis distribuent des repas, contre l’arrêté d’interdiction
PV Depuis le début du mois, les associations ne peuvent plus distribuer librement de repas aux migrants et migrantes dans certaines rues de Calais
Quatre députés de La France Insoumise ont mené une action symbolique vendredi en apportant des paniers-repas à des migrants et migrantes à Calais, pour protester contre l’interdiction faite aux associations non mandatées par l’Etat de leur distribuer boissons et nourriture. Un arrêté pris le 10 septembre par le préfet du Pas-de-Calais interdit aux associations, jusqu’à la fin du mois, la distribution de repas aux migrants et migrantes dans certaines rues du centre-ville. Mais les élus ont mené une courte maraude dans la zone concernée, sous un vent glacial, accompagnés de quelques militants locaux de LFI.
Les élus ont fait l’objet d’un contrôle d’identité et se sont vus dresser quatre procès-verbaux, qu’ils n’ont pas signés, a indiqué le député LFI Ugo Bernalicis, en expliquant ne pas reconnaître qu’il s’agissait d’une infraction. Estimant que les repas distribués « légalement » par l’association La Vie active, mandatée par l’État, « étaient moins élaborés » que ceux servis par les autres associations, Ugo Bernalicis a dénoncé « l’entrave sanitaire opérée par la préfecture et la mairie de Calais, qui empêchent de nourrir convenablement les migrants ».
La justice n’a pas suspendu l’arrêté
La députée européenne Anne-Sophie Pelletier, accompagnée de l’autre eurodéputée LFI Manon Aubry et de la députée Mathilde Panot, a insisté « sur le devoir de solidarité et d’accueil que se doivent d’exercer la France et l’Europe ». « La Vie active distribue deux repas par jour à des migrants, les files d’attente sont très longues et il faut patienter plusieurs heures pour avoir son repas. Les femmes et les enfants ont peur de venir à ces distributions », a-t-elle déploré.
Mardi, le tribunal administratif de Lille avait rejeté la demande d’ONG et associations d’aide aux migrants et migrantes de suspendre en urgence cet arrêté préfectoral, qui constitue selon elles une atteinte aux libertés fondamentales. Une décision confirmée ensuite par le Conseil d’Etat. Les services de l’Etat, qui estiment à un millier le nombre de migrants et migrantes présentes à Calais et dans les environs, dans l’espoir de gagner l’Angleterre, justifient cette interdiction par des troubles à l’ordre public et le fait que ces distributions ne permettraient pas le bon respect des mesures de distanciation sociale.