Cannabis thérapeutique : Plusieurs députés dénoncent le « retard préoccupant » de l’expérimentation

SOINS Autorisée en 2019, et initialement prévue pour septembre, l’expérimentation du cannabis thérapeutique a été reportée à janvier en raison de l’épidémie de coronavirus

M.A. avec AFP
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Pour l'heure, on ignore encore qui fournira le cannabis thérapeutique qui sera prescrit dans le cadre de l'expérimentation française prévue début 2020.
Pour l'heure, on ignore encore qui fournira le cannabis thérapeutique qui sera prescrit dans le cadre de l'expérimentation française prévue début 2020. — PATRICIA DE MELO MOREIRA / AFP

Le gouvernement doit maintenant agir « vite » concernant l’expérimentation du cannabis médical, qui a pris un « retard préoccupant », a estimé la mission parlementaire sur les usages du cannabis, ce mercredi, à l’occasion de la publication d’un rapport qui réclame aussi le feu vert à une production française.

Si le cannabis est déjà autorisé dans de nombreux pays européens, la mission dénonce le « retard fort regrettable » et « préoccupant » du projet, alors que « la France est à la traîne sur la question du cannabis thérapeutique ».

L’expérimentation pour 3.000 patients atteints de maladies graves

Le gouvernement « n’a pas agi de manière suffisamment volontariste », a déploré le président de la mission, le député Robin Réda (LR) en présentant le rapport à la presse. « Pour les patients aujourd’hui, ce n’est plus supportable d’attendre un peu plus », a ajouté son rapporteur général Jean-Baptiste Moreau (LREM).

L’Assemblée nationale a autorisé en 2019 l’expérimentation du cannabis thérapeutique pour au moins 3.000 patients souffrant de maladies graves. Elle devait initialement débuter en septembre, avant d’être reportée à janvier par les autorités sanitaires, qui invoquent les imprévus liés à l’épidémie de Covid-19.

« Plus aucun retard ne doit être pris »

La semaine dernière, une cinquantaine de médecins et d’associations de patients ont réclamé « la publication du décret (autorisant l’expérimentation) dans les plus brefs délais », afin de proposer les traitements « dès le premier trimestre 2021 ». « Plus aucun retard ne doit être pris », insiste mercredi la mission, en rappelant que l’autorisation délivrée par l’Assemblée nationale n’était valable que jusqu’au 31 décembre 2021.

Elle anticipe une « généralisation » du cannabis médical en France, qui pourrait à terme concerner « 700.000 patients ». Pour cela, les parlementaires recommandent notamment le développement d’une « filière entièrement française du cannabis thérapeutique », qui nécessiterait une modification de la loi.