Gouvernement Castex : Rossignol dénonce une « formidable claque » avec Darmanin et Dupond-Moretti
NOUVEAU GOUVERNEMENT La nomination de ces deux ministres est vivement dénoncée par plusieurs militantes féministes
La sénatrice socialiste Laurence Rossignol a dénoncé mardi la « formidable claque qu' Emmanuel Macron lance au visage de toutes celles et ceux qui se sont mobilisés contre les violences sexuelles » avec les nominations de Gérald Darmanin à l’Intérieur et Eric Dupond-Moretti à la Justice.
L’ancienne ministre des Droits des femmes s’est dite « perplexe » sur franceinfo sur leur « capacité » à « faire de la lutte contre les violences sexuelles une de leurs priorités », alors qu'« aucun de ces deux hommes n’a manifesté jusqu’à présent le moindre intérêt pour ces sujets ». Le collectif Osez le féminisme ! a de son côté lancé une pétition pour réclamer leur démission.
« Darmanin démission » et « Darmanin violeur »
« Bâtissez votre carrière sur l’acquittement des hommes accusés de viol, vous serez ministre de la Justice ! […] Soyez accusé de viol, vous serez 1er flic de France ! », a fustigé dans un communiqué le collectif, pour qui ces nominations « démasquent le masculinisme de la classe politique dirigeante et le mépris envers la parole des victimes et les droits des femmes ».
A Paris, une vingtaine de militantes féministes se sont rassemblées mardi non loin du ministère de l’Intérieur, scandant « Darmanin démission » et « Darmanin violeur » pendant la passation de pouvoir entre Christophe Castaner et Gérald Darmanin.
L’Elysée se défend
« Que dire aux 225.000 femmes victimes de violence par an ? ! », a abondé dans un tweet Eric Piolle, le maire écologiste de Grenoble. « L’égalité Femmes Hommes est au cœur du défi climatique. Ministres, Darmanin et Dupond-Moretti posent 2 verrous sur la puissante libération de la parole des femmes, qui va durablement changer la donne », a-t-il estimé.
La plainte pour viol visant Gérald Darmanin semble évoluer « dans le bon sens » et cette plainte « n’a pas fait obstacle » à la promotion d’un ministre qui « aspirait à plus », a indiqué lundi l’entourage du président. Mi-juin, les avocates de la femme qui accuse Gérald Darmanin de l’avoir violée en 2009 avaient dénoncé le soutien apporté par le gouvernement au ministre.
Après deux ans de bataille procédurale, la cour d’appel de Paris avait ordonné début juin la reprise des investigations sur les accusations de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance portées contre le ministre par Sophie Patterson-Spatz. Entendu en audition libre le 12 février 2018, Gérald Darmanin a confirmé avoir eu une relation sexuelle avec Sophie Patterson-Spatz mais, selon lui, librement consentie et à l’initiative de la plaignante.