Gouvernement Castex : Jeune et fidèle d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal succède à Sibeth Ndiaye comme porte-parole
REMANIEMENT Gabriel Attal a été nommé lundi porte-parole du gouvernement Castex, dont il est le benjamin
Issu des rangs socialistes avant d’être « Marcheur » historique et proche d’Emmanuel Macron, le député des Hauts-de-Seine Gabriel Attal a connu une ascension express, jusqu’à être nommé lundi, à 31 ans, porte-parole du gouvernement, dont il est le benjamin. Il succède à Sibeth Ndiaye. Avant lui, François Baroin était devenu en 1995 secrétaire d’Etat et porte-parole du gouvernement Juppé un mois avant de fêter ses 30 ans.
Très à l’aise sur les plateaux télés, l’élu au débit mitraillette, qui était chargé de mettre en place le service national universel (SNU) auprès du ministre de l’Education, fait partie des ex-jeunes pousses socialistes ayant suivi Emmanuel Macron lors de la création de son mouvement, et pendant sa campagne victorieuse de 2017.
Lorsqu'il entre au gouvernement en octobre 2018, il est chargé de mettre en œuvre cette promesse du chef de l’Etat. Une réforme qu’il décrit comme « fondamentale pour la jeunesse ». Pendant trois ans, il ne cesse de marteler leur besoin d'« engagement ». Mais ce dispositif, qui prévoit une phase d’intégration en hébergement collectif et une phase de bénévolat dans des domaines variés, ne fait pas l’unanimité. La crise du coronavirus met un coup d’arrêt à son expansion.
Le SNU, sa mission précédente
« C’est un ministre avec qui on peut discuter, échanger », affirme Orlane François, présidente de l’organisation étudiante Fage, opposée au SNU. « En travaillant à ses côtés, j’ai trouvé quelqu’un qui avait beaucoup d’allant, qui impulse les choses, ce qu’on attend d’ailleurs d’un jeune homme politique », loue-t-on dans son entourage, en insistant sur son « dynamisme ». « Je ne pense pas que son départ puisse porter préjudice au SNU car c’est un projet porté par le président », ajoute-t-on de même source.
Il fait partie de la jeune garde se revendiquant « canal historique » du macronisme. Issu de la mouvance strauss-kahnienne, Gabriel Attal est en effet membre du cercle rapproché du candidat Macron en 2017, aux côtés de Stéphane Séjourné, qui fut un temps un influent conseiller politique du chef de l’Etat, de l’ancien secrétaire d’Etat Benjamin Griveaux, ou encore de Sibeth Ndiaye, qu’il remplace désormais à ce poste sensible. Il est familier du porte-parolat, exercice qu’il avait pratiqué pour le compte de La République en marche.
Prudent, mesuré dans son expression, il est le quatrième porte-parole du gouvernement directement issu du premier cercle macronien. Dans son ancienne famille socialiste, certains regrettent la défection de ce « fils spirituel de Marisol Touraine », dont il avait intégré le cabinet au ministère de la Santé sous le quinquennat de François Hollande.
Né le 16 mars 1989 à Clamart (Hauts-de-Seine), ce consultant de profession, issu d’un milieu aisé, a fait sa scolarité dans la huppée Ecole Alsacienne à Paris et est diplômé de Sciences Po. Il a souligné avoir « aussi bossé comme serveur » en parallèle à ses études.
Député et conseiller municipal
Il a été chargé de mission à la direction artistique de l’Académie de France à la Villa Médicis à Rome. Il est resté conseiller municipal de Vanves en gardant son mandat de député. Il a été réélu conseiller d’opposition en juin. A l’Assemblée, il avait rejoint la commission des Affaires culturelles et de l’Education où il a été désigné coordinateur des députés du groupe LREM. Il a notamment été le rapporteur du projet changeant les règles d’accès à l’université, avec la plateforme Parcoursup.
A son arrivée au palais Bourbon en 2017, l’élu avait dit se sentir investi de la « responsabilité de montrer que la jeunesse fait son entrée » alors que « jusqu’à présent on avait l’impression que les jeunes parlementaires, c’étaient des FN ». « Attention, ce n’est pas parce que l’on nomme un jeune à ce poste de porte-parole qu’on pourra dire qu’on a traité des questions de jeunesse qui doivent rester un enjeu central », met aujourd’hui en garde Mélanie Luce, présidente du syndicat étudiant Unef.