Emmanuel Macron demande au gouvernement d’« accélérer » sur la déontologie policière

POLEMIQUE Depuis la semaine dernière, les manifestations et rassemblements dénonçant les violences policières se multiplient dans toute la France

20 Minutes avec AFP
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Emmanuel Macron
Emmanuel Macron — ELIOT BLONDET-POOL/SIPA

Tenter de circonscrire l’incendie. Emmanuel Macron a demandé au gouvernement d’« accélérer » dans ses propositions pour améliorer la déontologie des forces de l’ordre, face à la multiplication des manifestations contre le racisme et les violences policières, a indiqué ce lundi l’Elysée.

Selon la présidence, Emmanuel Macron s’est notamment entretenu dimanche à ce sujet avec le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, alors que l’onde de choc provoquée parla mort de George Floyd aux Etats-Unis a continué de se propager samedi en France où plus de 23.000 manifestants, selon le ministère de l’Intérieur, ont dénoncé les violences policières et réclamé « justice pour tous ».

Déjà réclamé en janvier

Le président de la République a sommé le chef du gouvernement et les membres du gouvernement concernés de s’emparer des différents volets du sujet, la déontologie policière mais aussi la politique de la ville et le racisme. Il a aussi demandé à la garde des Sceaux Nicole Belloubet de se pencher sur le dossier du décès en 2016 d’Adama Traoré, un jeune homme noir de 24 ans, lors d’une arrestation.

Le chef de l’Etat a ainsi demandé à Christophe Castaner de faire le point sur les questions de déontologie policière et de mener à bien le travail qu’il avait réclamé en janvier au gouvernement pour « améliorer la déontologie » des forces de l’ordre, à la suite de la crise des « gilets jaunes » et aux manifestations contre la réforme des retraites.

« Répondre à cette colère par la transparence et par l’action »

Selon son entourage, le président de la République a également demandé au ministre de l’Intérieur « de faire le point sur les mesures envisagées après l’affaire de la boucle WhatsApp » et des propos racistes proférés par des policiers sur les réseaux sociaux.

« Le président de la République a souhaité qu’on puisse accélérer sur ces choses pour donner à la police les mots d’ordre qu’il faut pour que ce qui peut parfois paraître constituer des dérapages ne se produisent pas », a confirmé sur CNews le ministre chargé des relations avec le Parlement, Marc Fesneau.

Le président s’exprimera « s’il entend le faire et s’il lui paraît nécessaire de le faire »

« Dans le contexte d’émotion suscité par la mort de George Floyd aux Etats-Unis, une partie de la communauté nationale proteste contre le racisme et met en cause l’action des forces de l’ordre. Nous voulons répondre à cette colère par la transparence et par l’action », a expliqué de son côté Matignon, en précisant qu’Edouard Philippe et Christophe Castaner ont fait ensemble le point dimanche « sur le travail engagé depuis plusieurs mois par le ministère de l’Intérieur sur le cadre technique et déontologique d’intervention des forces de l’ordre ».

« Ce travail fera l’objet d’une communication du ministre en ce début de semaine », a précisé la même source. « Le Premier ministre aura aussi l’occasion de présenter l’action du gouvernement dans les quartiers prioritaires, qui justifient à l’approche de l’été un effort de solidarité », a-t-elle ajouté, alors qu’un déplacement d’Edouard Philippe dans l’un de ces quartiers est à l’étude.

Selon l’Elysée, Emmanuel Macron s’est également entretenu avec le ministre de la Ville, Julien Denormandie, sur les dossiers concernant le racisme, les quartiers et la politique de la ville. Emmanuel Macron a par ailleurs consulté ce week-end des élus, des représentants d’associations et des personnalités impliqués dans la politique de la ville.

Interrogé sur une éventuelle prise de parole du chef de l’Etat sur le sujet, réclamée par plusieurs leadeurs de l’opposition, Marc Fesneau a répondu que « le président s’exprimera s’il entend le faire et s’il lui paraît nécessaire de le faire ».