Coronavirus : Le Parlement européen reviendra à Strasbourg quand la situation sanitaire le permettra
EPIDEMIE Le président du parlement européen assure que Strasbourg restera le siège de l'institution
- Le président du parlement européen David Sassoli s'est expliqué ce jeudi dans un communiqué sur le choix de délocaliser la prochaine session plénière à Bruxelles.
- Il a mis l'accent sur « le caractère exceptionnel » de sa décision de délocaliser à Bruxelles les sessions plénières de mars et avril en raison du coronavirus.
- Une décision qui a suscité les inquiétudes des pro-Strasbourg, qui y voyaient une manoeuvre pour remettre en cause le site strasbourgeois.
Le coronavirus menace-t-il la présence du parlement européen dans la capitale alsacienne ? La réponse est négative, si l’en croit son président David Sassoli. « Strasbourg reste et restera le siège du Parlement européen » a-t-il assuré ce jeudi dans un communiqué.
Il a mis l’accent sur « le caractère exceptionnel » de sa décision de délocaliser à Bruxelles les sessions plénières de mars et avril en raison du coronavirus.
« C’est irresponsable et indigne »
L’Italien, lui-même en quarantaine à son domicile à Bruxelles durant quatorze jours après un séjour en Italie, touchée de plein fouet par le coronavirus, précise que le Parlement européen a « dû réviser son calendrier de travail » à Bruxelles pour limiter la propagation de l’épidémie.
Une décision qui a suscité les inquiétudes des pro-Strasbourg, qui y voyaient une manœuvre pour remettre en cause le site strasbourgeois, régulièrement décrié pour son coût. L’eurodéputée Nathalie Colin-Oesterlé (PPE) a dénoncé ce transfert sur twitter, y voyant une « manière de fragiliser à nouveau le siège de Strasbourg ». Parmi les nombreuses réactions politiques, l’ancienne maire de Strasbourg Fabienne Keller (Agir la droite constructive) : « Certains l’utilisent [l’épidémie] à des fins de politique politicienne. C’est irresponsable et indigne à l’égard des citoyens européens », a déclaré l’eurodéputée.
Le maire de Strasbourg, Roland Ries, s’était lui aussi ému de cette décision dès l’annonce de la relocalisation de la session : « Je tiens à ce que douze sessions plénières du Parlement européen soient bien organisées à Strasbourg en 2020 conformément aux traités », avait-il écrit dans un communiqué publié le 5 mars.
Pour le moment, aucun cas de coronavirus n’a été déclaré au Parlement, contrairement à d'autres institutions européennes. Un fonctionnaire de l’Agence Européenne de Défense, une agence de l’Union européenne basée à Bruxelles, avait été contrôlé positif au coronavirus de retour d’une mission en Italie, le 5 mars. Depuis, le parlement européen interdit l’accès aux personnes extérieures et demande à ses équipes à télétravailler.