
Le député non-inscrit Joachim Son-Forget, connu pour ses frasques sur Twitter, a demandé un badge d’accès à l' Assemblée pour Alexandre Benalla en tant que collaborateur bénévole, requête refusée parce que son entreprise « s’apparente à du lobbying », a indiqué ce mardi une source parlementaire.
Le député, qui avait démissionné du groupe LREM en décembre 2018 et ne cache pas son amitié pour l’ex-collaborateur de l’Elysée, a fait une demande de badge « il y a une quinzaine de jours », a ajouté cette source, confirmant une information du Point.
« Lobbyiste »
« La réponse qui est faite de la part des services de l’Assemblée est qu’il y a un petit problème parce qu’Alexandre Benalla a monté une entreprise qui s’apparente à du lobbying », « on ne peut pas autoriser un député à faire entrer un lobbyiste », a poursuivi cette source.
Sur Twitter, Alexandre Benalla y a vu « un grave abus de droit », affirmant que sa société ne fait pas de lobbying. L’ex-collaborateur de l’Elysée, poursuivi dans le cadre du feuilleton politico-judiciaire qui porte son nom, avait déjà obtenu par le passé des badges d’accès à l’Assemblée, dont un badge « H » qui permet même d’entrer dans l’Hémicycle. Les règles d’octroi de badges avaient ensuite été durcies.
.@AssembleeNat qui est censée faire les lois, commet un grave ABUS DE DROIT, au mépris de son règlement interne.
— Alexandre Benalla (@benallaoff) February 11, 2020
Il n'a aucun motif de droit quant aux refus d'opposer au député @sonjoachim la délivrance d'un badge d'accès à un collab bénévole (seul les salariés sont concernés)... https://t.co/ZbJm42tJfm pic.twitter.com/wcEwUYG0Wo
Il avait expliqué devant la commission d’enquête du Sénat en septembre 2018 qu’il s’agissait de satisfaire un « caprice personnel », à savoir aller à la salle de sport et à la bibliothèque.
« Liberté de pensée »
Joachim Son-Forget, qui représente les Français de Suisse et du Liechtenstein, avait pour sa part démissionné le 29 décembre 2018 du groupe LREM à la suite d’une polémique née de tweets sexistes contre la sénatrice EELV Esther Benbassa. Il avait rejoint le groupe UDI-Agir avant de démissionner à nouveau en décembre, siégeant depuis chez les non-inscrits.
Revendiquant sa « liberté de pensée », il a lancé un parti politique nommé « Valeur absolue », Alexandre Benalla y voyant le seul mouvement politique « où la parole est libre ».