Europe: Que contient la tribune d'Emmanuel Macron «Une renaissance européenne»?

SCHENGEN Le président français a rédigé une tribune pour l’Europe où il défend un continent plus uni et renforcé autour des questions de protection, de liberté et de progrès

J.-L.D. avec AFP
— 
Emmanuel Macron
Emmanuel Macron — Gonzalo Fuentes/AP/SIPA

Le président français Emmanuel Macron a écrit une tribune pour l’Europe ce lundi, qui sera publié dans plusieurs médias de l' Union européenne, au titre plutôt explicite de « Une renaissance européenne », consultable sur le site de l'Elysée​. Dans cette longue tirade à un peu plus de deux mois des élections européennes, il y expose trois chapitres et une multitude de souhaits sur sa volonté d’un vieux continent renforcé et mieux uni : plus de protection, plus de liberté et plus de progrès.

  •  Partie protection : Espace Schengen à plat et préférence européenne sur les marchés
     

Le président français attaque fort en appelant de ses vœux « la remise à plat de l'espace Schengen et la libre circulation des personnes ». Egalement, Emmanuel Macron souhaite une police des frontières commune et un office européen de l’asile.

Dans une sous-partie orientée secteur économique, il sollicite la préférence européenne pour les marchés publics du continent. « Nos frontières doivent aussi assurer une juste concurrence », estime-t-il, appelant à « sanctionner ou interdire en Europe les entreprises qui portent atteinte à nos intérêts stratégiques et nos valeurs essentielles ». Le chef de l’Etat cite notamment les « normes environnementales, la protection des données et le juste paiement de l’impôt » comme critère commercial.

  •  Partie liberté : Une non-soumission aux puissances étrangères, notamment en politique
     

Emmanuel Macron désire ne plus voir l’Europe soumise « aux puissances étrangères ». De manière moins métaphorique, il veut interdire le financement des partis politiques européens par d’autres pays. Il propose la création d’une « agence européenne de protection des démocraties », chargée de protéger les élections dans chaque Etat-membre des « cyberattaques » et « manipulations ». « Nous devons bannir d’internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence », exprime-t-il, sans jamais citer les Russes, qui auront de quoi se sentir visés quand même.

  •  Partie progrès : Un bouclier social et moins de CO2
     

Emmanuel Macron défend l’idée d’un bouclier social, une même rémunération sur un même lieu de travail quel que soit l’endroit en Europe.

Mais son énorme ambition se situe sur la question climatique. Le président ne souhaite rien de moins que zéro carbone en 2050 et la division par deux des pesticides en 2025. Il propose également la création d’une banque pour le climat.
 

  •  Mais aussi : Une « conférence pour l’Europe » et un appel de pied au Royaume Uni
     

Amateur de grand débat, Emmanuel Macron propose « la conférence pour l’Europe », soit la reproduction du grand débat national français mais version européenne. Un débat qu’il veut d’ici la fin de l’année et surtout « sans tabou ». Il n’exclut pas par exemple la révision des traités existants.

Enfin, difficile quand on parle d’Union européenne de ne pas évoquer le Brexit, sujet brûlant du moment, et que le président qualifie « d’impasse ». Dans son long appel, il prend d’ailleurs judicieusement soin de ne jamais fermer la porte aux Britanniques, notamment pour les questions de défense. : « Dans cette Europe, les peuples auront vraiment repris le contrôle de leur destin, dans cette Europe, le Royaume-Uni, j’en suis sûr, trouvera toute sa place. » Il propose un « Conseil de sécurité européen associant le Royaume-Uni », pour préparer les « décisions collectives » de l’Union européenne dans le domaine de la défense.