Affaire Benalla: L’Elysée dément une quelconque restitution des passeports à Alexandre Benalla
POLEMIQUE Le palais présidentiel accuse ce lundi Alexandre Benalla d’entretenir pour se venger « tout un faisceau de contrevérités et d’approximations »…
La querelle publique continue, entre l’Elysée et Alexandre Benalla. Ce lundi, le Palais a démenti les dires de son ancien salarié, selon lesquels ses deux passeports diplomatiques lui avaient été rendus. « Dans la mesure où on me les a rendus, je n’ai pas vu de raison de ne pas les utiliser. » Telle est la ligne de défense d’Alexandre Benalla, empêtré dans une nouvelle affaire.
La polémique est cette fois-ci liée aux deux passeports diplomatiques qu’Alexandre Benalla, reconverti dans les affaires, a continué d’utiliser après son renvoi de l’Elysée pour se rendre dans différents pays africains ainsi qu’en Israël.
Rendus dans une pochette ?
L’ancien garde du corps d’Emmanuel Macron a précisé au Journal du Dimanche avoir rendu les passeports aux services de l’Elysée fin août mais qu’ils lui auraient ensuite été retournés avec d’autres effets personnels dans une pochette, début octobre, par un « membre de la présidence » lors d’un rendez-vous près du palais présidentiel. Un retour qu’il dit avoir considéré comme un sésame pour utiliser ces deux documents.
Ce lundi, l’Elysée a confirmé les informations d’Europe 1, qui a pu consulter les lettres envoyées par le ministère des Affaires étrangères à Alexandre Benalla et qui met à mal cette version. Datée du 26 juillet dernier, la première demande expressément à Alexandre Benalla de rendre les deux passeports diplomatiques : n°17CD04141 et n°17CD09254, valides jusqu’au 19 septembre 2022.
« Un dialogue par presse interposée »
Ce courrier, adressé par recommandé avec accusé de réception, a été suivi d’autres lettres encore, jusqu’à récemment, réitérant la demande, précise Europe 1. Ces demandes répétées prouveraient que les passeports n’ont jamais été remis. L’Elysée dément en tout cas la version d’Alexandre Benalla selon laquelle les passeports lui auraient été rendus, avec ses affaires début octobre, et accuse celui-ci d’un « faisceau de contre-vérités ».
« Nous ne souhaitons pas poursuivre un dialogue par presse interposée avec M. Benalla qui se venge de son licenciement pour faute grave en entretenant tout un faisceau de contrevérités et d’approximations », a déclaré l’Elysée à l’AFP. Le ministère des Affaires étrangères dénonce des propos « faux » et « fantaisistes » dans un communiqué.
Alexandre Benalla a affirmé dimanche à Mediapart avoir continué à échanger régulièrement avec le chef de l’Etat, via la messagerie Telegram, depuis son licenciement de l’Elysée en juillet, précisant avoir conservé la preuve de ces échanges sur son téléphone portable.
Ouverture d’une enquête préliminaire
Souhaitant en revenir « aux faits », le palais présidentiel a assuré de nouveau ce lundi qu’Alexandre Benalla « n’a tenu l’Elysée au courant d’une partie de ses déplacements que le 20/12, c’est-à-dire après que des journalistes ont appris l’existence de son déplacement au Tchad ».
La controverse sur l’utilisation de ces passeports diplomatiques par Alexandre Benalla a pris samedi un tour judiciaire, avec l’ouverture par le parquet de Paris d’une enquête préliminaire, notamment pour « abus de confiance ». L’intéressé juge, lui, « l’affaire disproportionnée » et promet de rendre les deux passeports dans les prochains jours.