Allocation sociale unique: 3,55 millions de ménages pourraient y perdre
SOLIDARITE C'est la conclusion d'un rapport interne, mais le dossier n'est pas encore tranché, selon le gouvernement...
L’allocation sociale unique (ASU), si elle est adoptée par le gouvernement, va-t-elle faire plus de perdants que de gagnants ? C’est possible, conclut un rapport interne que s’est procuré Le Monde. Selon cette étude, réalisée à la demande de Matignon, fusionner plusieurs prestations sociales en un versement unique pourrait notamment pénaliser les chômeurs en fin de droits.
Le rapport examine trois scénarios. Dans le « barème optimisé », 3,55 millions de ménages toucheraient moins qu’avant avec un versement unique, et 3,3 millions gagneraient davantage. Mais le nouveau système ferait « presque deux fois plus de perdants que de gagnants parmi les titulaires de l’allocation de solidarité spécifique. A l’heure actuelle, l’ASS, touchée par 472.000 chômeurs en fin de droit, est de 494€ par mois.
Promesse de campagne
Selon Matignon, le sujet n’est « pas tranché ». Fin juin, le délégué interministériel en charge de la lutte contre la pauvreté, Olivier Noblecourt, avait annoncé à l’AFP qu’un versement social unique serait mis en place « en 2019 ou en 2020 » afin « de simplifier l’accès aux droits, à la prestation, et de coller au mieux à la réalité des ressources des bénéficiaires ».
Le versement social unique concerne pour l’heure le périmètre des minima sociaux : l’Allocation adulte handicapé (AAH), le RSA, la Prime d’activité. Les aides personnalisées au logement (APL), qui feront l’objet d’un nouveau calcul en 2019, pourraient également être concernées.
Ce versement social unique est « une première étape » avant « une réflexion plus technique » pour aller vers une « allocation sociale unique », qui regrouperait plusieurs prestations, mais s’avère très complexe et n’est « pas encore arbitrée », avait-il ajouté.