Pilote de ligne, entrepreneur... Qui est Jean-Baptiste Djebbari, rapporteur LREM de la loi ferroviaire?

SNCF Le projet de loi pour un nouveau pacte ferroviaire est soumis  mardi au vote des députés en première lecture...

T.L.G.
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Jean-Baptiste Djebbari, député LREM
Jean-Baptiste Djebbari, député LREM — Jacques Witt/ Sipa/SIPA
  • Jean-Baptiste Djebbari est le rapporteur LREM de la loi ferroviaire.
  • Le projet de loi est soumis au vote des députés mardi à l'Assemblée.

Depuis quelques semaines, il se démultiplie sur les plateaux télé. Jean-Baptiste Djebbari, député La République en marche de la deuxième circonscription de la Haute-Vienne, est le rapporteur de la loi SNCF. Au moment où le projet de loi « pour un nouveau pacte ferroviaire » est soumis au vote solennel des députés, mardi à l’Assemblée, 20 Minutes revient sur le parcours du parlementaire de 36 ans, également pilote de ligne.

Un passionné d’aviation

Jean-Baptiste Djebbari sort d’un milieu modeste, fils d’un vendeur de disques et d’une mère au foyer. Né à Melun en Seine-et-Marne, le jeune homme grandi dans une famille de culture politique plutôt à gauche. Il fait ses classes, math sup, math spé, pour s’adonner à sa passion : l’aviation. Diplômé de l’Enac (École nationale de l’Aviation civile), il devient pilote de ligne, directeur des opérations aériennes dans un groupe d’avions d’affaires et expert judiciaire aéronautique.

En 2015, il travaille à l’ouverture d’une compagnie aérienne interrégionale. Son associé d’alors, Cyril Andrino, se souvient dans Les Echos : « Il a la fibre entrepreneuriale. Mais il avait déjà un côté politique, qui transparaissait lorsqu’il fallait aller voir les décideurs locaux pour les convaincre de soutenir le projet ».

L’aventure En Marche

C’est dans ce cadre qu’il rencontre Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie. Les deux hommes gardent contact. Séduit, Jean-Baptiste Djebbari s’investit dans le mouvement du candidat à la présidentielle. Le 11 mai 2017, après un atterrissage, il allume son téléphone. « Et là je vois un SMS : « Tu es investi sur la 2 ! »», dit-il à Paris Match. Quelques semaines plus tard, celui qui ne connaissait rien de l’engagement politique devient député de Haute-Vienne, élu à plus de 54 %. Il découvre les joies du Palais Bourbon, retrouve les sensations de son ancienne vie, passée à 10.000 mètres d’altitude : « J’aime le risque. Il faut savoir analyser et prendre une décision toujours dans le calme. »

Des débuts laborieux à la loi ferroviaire

Jean-Baptiste Djebbari découvre aussi les travers de la médiatisation. Le 12 juillet, il pose sa première question à Nicolas Hulot à l’Assemblée nationale. Les caméras capturent, cruelles, les mains tremblantes et les hésitations du jeune député.

Le parlementaire prend les huées de l’opposition au visage et ne peut terminer sa question. « Un moment un peu dur et très vexant », dira-t-il. Le député fait le dos rond. Son profil d’entrepreneur séduit Richard Ferrand, le patron des députés marcheurs. Et il apporte, avec d’autres, sa culture de l’entreprise. A la commission du développement durable, il est désigné « whip », le référent du groupe des marcheurs. Chaque mardi, c’est lui qui sélectionne les questions qui pourront être posées par ses collègues au cours des auditions de la semaine.

Début mars, il est nommé rapporteur de la réforme ferroviaire. A côté de la ministre des Transports, Elisabeth Borne, le député dit prêter l’oreille aux syndicats des cheminots comme à la direction de la SNCF. « Il est bien élevé, beau garçon, mais dès qu’on gratte un peu, on se rend compte qu’il reprend les éléments de langage qu’on lui donne », tacle dans Libération le secrétaire fédéral de SUD-Rail, Erik Meyer. Samedi, sur Europe 1, Jean-Baptiste Djebbari soutenait que des « garanties sociales » avaient été apportées en première lecture à l’Assemblée.