Corse: Nicole Belloubet sifflée et huée devant la prison de Borgo

DEPLACEMENT La garde des Sceaux, entourée de gendarmes, tentait d’ouvrir le dialogue après s’être entretenue à l’intérieur avec les organisations syndicales et des agents…

C. Ape. avec AFP
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La garde des Sceaux Nicole Belloubet
La garde des Sceaux Nicole Belloubet — ZIHNIOGLU KAMIL/SIPA

L’accueil a été mouvementé en Corse pour la ministre de la Justice. Nicole Belloubet a été sifflée et huée ce vendredi en quittant la prison de Borgo (Haute-Corse) par la centaine d’agents rassemblés devant l’établissement et qui ont refusé de lui parler, lui tournant le dos, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« On ne veut pas te parler, retourne à Paris », « Vous ne faites rien », ont scandé des agents alors que la garde des Sceaux, entourée de gendarmes, tentait d’ouvrir le dialogue après s’être entretenue à l’intérieur avec les organisations syndicales et des agents.

Négociations en cours entre syndicats et administration pénitentiaire

« Je crois qu’il y a beaucoup d’émotion dans ce que disent et les surveillants qui ont été touchés et les personnels de l’établissement. Beaucoup d’émotion, beaucoup de colère », a déclaré la ministre lors d’un point-presse rapide à l’issue de ces rencontres dans l’établissement. Elle a ajouté « comprendre parfaitement » cette colère.

La ministre a évoqué les préoccupations exprimées par le personnel : « à la fois leur souhait d’avoir une garantie de sécurité affirmée, que ce soit en termes d’équipement, en termes d’autorité de personnel, également en termes de processus de gestion des détenus » et « leur souci autour de la manière dont étaient pris en compte les détenus radicalisés ».

« Je m’engage sur tous ces points à leur apporter des réponses », a-t-elle promis, ajoutant, en référence aux négociations en cours entre syndicats et administration pénitentiaire au niveau national, qu’elle « attendrait la fin de ces discussions pour faire des annonces précises ».

Des « dispositifs précis » étaient mis en place pour les détenus radicalisés

Elle a précisé qu’à sa connaissance, outre « la personne à l’origine de la tentative d’assassinat, je ne crois pas qu’il y ait d’autres détenus radicalisés » dans le centre pénitentiaire de Borgo. Elle a par ailleurs confirmé que ce détenu « n’était fiché dans aucun de nos fichiers » donc « il n’y a eu aucun manquement de mon point de vue », a-t-elle assuré.

Concernant ces détenus radicalisés, elle a assuré que des « dispositifs précis » étaient mis en place « sur l’ensemble de la France » pour qu’ils soient placés « soit à l’isolement soit dans des quartiers spécifiques ».

Guillaume Polleux, délégué CGT de l’établissement qui a participé à la réunion avec la ministre, a appelé la ministre à « trouver des solutions. Il faut refaire les budgets, il faut du matériel, des effectifs… qu’on sache au moins rester en vie », a-t-il dit aux médias.