REPORTAGEUn retour à Amiens très contrôlé pour le président Macron

Macron à Amiens: Cinq mois après la présidentielle, un retour au bercail très contrôlé

REPORTAGELe président a prévu plusieurs déplacements sur les thèmes de l'emploi et de la formation cette semaine et «20 Minutes» l'a suivi à Amiens...
Laure Cometti

Laure Cometti

L'essentiel

  • Cinq mois après sa visite houleuse du 26 avril dernier, le chef de l’Etat est retourné ce mardi dans l’usine Whirlpool d’Amiens (Somme) pour rencontrer salariés et intérimaires.
  • Un important dispositif de sécurité avait été prévu pour cette visite très symbolique et médiatique.
  • Trois manifestations d’opposants à la politique du gouvernement étaient organisées en marge du déplacement présidentiel.

De notre envoyée spéciale à Amiens (Somme),

Cinq mois après une visite plus que houleuse sur le site de Whirlpool dans l’entre-deux tours de la présidentielle, Emmanuel Macron était de ce retour ce mardi dans sa ville natale. Le président avait promis le 26 avril dernier de revenir voir les salariés du groupe d’électroménager à Amiens. Promesse tenue, dans un contexte un peu plus favorable et avec une organisation plus contrôlée.

Comité d’accueil et invité surprise

Dès 8h, un comité d’accueil attendait le président de la République au son de « Merci Patron ». Le site de Whirlpool, dont le parking avait été le théâtre d’une passe d’armes en décalé entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron en avril, n’était cette fois-ci pas accessible à la dizaine de membres de la CGT Intérim et du collectif Picardie Debout, rassemblés rue d’Abbeville, à quelques pas de l’entreprise.

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Le gros des travailleurs de Whirlpool se trouvait dans les locaux de l’entreprise, pour rencontrer le président dans une ambiance calme. Leur horizon s’est éclairci depuis la signature d’un accord de reprise le 12 septembre, entre Whirlpool et l’industriel picard Nicolas Decayeux, qui prévoit de créer 277 postes salariés, quand ils sont environ 300 à l’heure actuelle, avec 250 intérimaires en quasi-temps plein et une centaine chez le sous-traitant pour les plastiques Prima.

Selfies et discussion avec les travailleurs de Whirlpool

Arrivé, ponctuel, un peu avant 9h30, Emmanuel Macron, n’a fait aucun commentaire à la presse avant de visiter l’entreprise. Histoire, peut-être, de ne pas prêter le flanc à ceux qui, comme le député de la Somme François Ruffin, voient dans ce déplacement un « coup de com' » d’un « président sans ancrage local ».

Le président a passé environ trois heures sur le site, visitant aussi Prima France, le sous-traitant de Whirlpool, accompagné de quatre membres du gouvernement : les ministres Jacques Mézard et Elisabeth Borne et les secrétaires d’Etat Gérald Darmanin et Benjamin Griveaux. «Il a pris le temps, il a pas fait une visite à l’arrache», commente a posteriori le délégué CFDT Patrice Sinoquet.

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Pour éviter tout couac, la visite du chef de l’Etat a été bien préparée. Des journalistes présents à Amiens lundi disent avoir vu des membres de l’Elysée en repérage dans la ville natale du président. Ce mardi, un important dispositif de sécurité était déployé dans la ville.

Sur Facebook, l’Elysée a diffusé en direct les images d’un président en gilet jaune, discutant avec le personnel. « C’était calme, pas de bagarre », a confirmé à sa sortie un intérimaire de l’entreprise qui n’avait toutefois pas pu approcher Emmanuel Macron : « il y avait trop de monde » a-t-il regretté. « Il a fait des selfies avec des travailleurs », raconte Cécile Delpierou, de la CFE-CGC. De belles images et une ambiance détendue, alors que trois manifestations ont aussi ponctué cette visite amiénoise.

A 11h30, le collectif Picardie Debout s’est rassemblé devant le cirque Jules Verne. A la même heure, environ 500 personnes, essentiellement des élus, ont défendu devant le siège de région le projet du canal Seine-Nord, autour du président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand (Les Républicains). Ce dernier s’était d’ailleurs invité pendant la visite de Whirlpool, un peu plus tôt, tançant à la sortie « un gouvernement qui n’a pas de ministre de l’industrie ». « Il n’y a pas que la nouvelle économie, veut-on toujours des ouvriers en France ? »

Séquence sociale

Enfin, à 12h30, 200 personnes environ se sont réunies place Gambetta à l’appel de la CGT pour protester contre la politique du gouvernement. Ces manifestations n’ont toutefois guère perturbé la visite présidentielle, qui s’est achevée par l’inauguration d’un nouveau site du géant du commerce en ligne Amazon, à Boves, près d’Amiens. Une semaine après avoir redit sa volonté de taxer les GAFA, dont la multinationale américaine fait partie, le président a été accueilli dans les locaux flambant neuf par des salariés souriants.

Après avoir porté ses efforts sur l’international, et alors que le budget du gouvernement suscite de nombreuses critiques, l’agenda présidentiel est dédié cette semaine à l’emploi et la formation. Emmanuel Macron sera mercredi en Corrèze, à Egletons, sur le nouveau campus de l’Ecole d’application aux métiers des travaux publics pour parler formation et apprentissage. La CGT de l’équipementier creusois GM & S, en liquidation, a appelé à une mobilisation locale à cette occasion.