Affaire Penelope Fillon: Les curieuses réactions de certains médias
POLEMIQUE Parmi les soutiens de François Fillon dans l'affaire Penelope, il y a visiblement quelque médias...
Depuis le début de « L’affaire Penelope Fillon », les public people se bousculent pour essayer de sauver le malheureux gagnant des primaires de droite, accusé d’avoir créé un emploi fictif au Parlement pour sa femme. Et dans le clan des « Sauvez François ! » il y en a qu’on n’attendait pas. Car si les tenors des Républicains et l’équipe du candidat LR ont immédiatement sorti les crocs pour protéger leur poulain, ils ne sont pas les seuls. Ainsi, des figures des médias se sont positionnées, certaines plus clairement que d’autres, du côté des fillonistes afin de protéger le candidat de ce que lui-même appelle « les boules puantes » envoyées par ces détracteurs afin de lui faire perdre les élections présidentielles. Autant dire que l’objectivité médiatique a connu des jours meilleurs.
Les « on n’en parle pas et ça se tassera »
Les hostilités ont commencé le 27 janvier chezI-télé, au lendemain des révélations du Canard enchaîné. Pourtant présent au sommaire de la chaîne d’information à 6 heures du matin, le sujet portant sur l’emploi de Penelope Fillon a par la suite disparu pendant plusieurs heures pour ne réapparaître que vers 11 heures, c’est-à-dire 5 heures plus tard. Une absence remarquée lorsque l’on sait que l’affaire a fait la Une de tous les médias ce matin-là. Le directeur et directeur de rédaction de I-télé a justifié son choix notamment par la remise en cause de la fiabilité des informations du Canard enchaîné. « Ce sont des infos du Canard enchaîné, a ainsi déclaré Serge Nejdar au site Les Jours » avant d’invoquer le respect de « la présomption d’innocence » due a François Fillon. Reste à comprendre en quoi le fait de transmettre une information empiète sur la présomption d’innocence.
Parmi ceux qui se sont faits discrets sur le sujet, Le Figaro occupe également une place de choix. Alors que le Canard enchaîné a corrigé mardi ces précédentes déclarations, établissant qu’en tant qu’assistante parlementaire Penelope Fillon avait touché 831.440 mille euros en 8 ans, et non pas 500.00 euros, tel qu’affirmé au départ, Le Figaro n’en touche que quelques mots. Dans le numéro de ce mercredi, ce rebondissement dans l’affaire Penelope n’occupe ainsi qu’un tout petit encart à la Une du Figaro, encart titré de bien étrange façon : "A nouveau mis en cause, Fillon fait face à la calomnie ». Aucune mention n’est faite de la somme encaissée par Penelope Fillon et le journal a également fait le choix de reprendre l’un des qualificatifs utilisés par le clan du candidat LR pour décrire les accusations qui touchent François Fillon.
Les « accusons plutôt l’acharnement des journalistes »
Mais pourquoi éviter le sujet alors qu’il suffit de dénoncer la débâcle journalistique ? Certaines figures des médias ont pour leur part choisi de mettre l’accent sur les effets dévastateurs que va avoir la polémique autour de Penelope Fillon sur les élections présidentielles. Interviewé surLCI le 28 janvier, l’ancien directeur de rédaction du Point Franz-olivier Giesbert n’a pas hésité à affirmer que dans « toutes ces affaires […] on voit bien qu’on est toujours dans la légalité de toute façon » et que finalement « c’est l’impression [sur le public] qui reste et qui peut poser problème".
Durant une interview du rédacteur en chef du Canard Enchaîné Louis-marie Horeau mardi, ce fut au tour de la journaliste de BFM TV de signifier à celui-ci qu’elle désapprouvait ses méthodes : Est-ce que vous avez l’intention de feuilletonner encore longtemps [cette] sorte de poison lent, qui va en l’occurrence peut-être influer sur le déroulement de l’élection présidentielle ? » a-t-elle ainsi déclaré, en référence aux révélations faites mardi par le Canard. Donc, en résumé, la faute incombe aux médias qui ont monté l’affaire en épingle et pas à François Fillon qui aurait créé un emploi fictif pour sa femme.
Le « je soutiens François Fillon et j’assume »
Dans la famille des journalistes, on demande celui qui a abandonné toute objectivité. La dernière médaille de ce classement revient à Eric Brunet. Interrogé ce mercredi sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin, le polémiste et chroniqueur de RMC a avoué que les accusations renouvelées hier contre François Fillon l’avaient ému. « Je me suis procuré le Canard Enchaîné hier, j’ai lu et j’ai pleuré. J’ai compris que c’était fini », a-t-il ainsi confié en direct. La mission "Sauver le soldat François" l’a épuisé.