Primaire à droite: Fillon, premier! L'ancien Premier ministre affrontera Alain Juppé au second tour
SURPRISE SURPRISE L'ex-Premier ministre finit ce dimanche soir largement en tête du premier tour de la primaire de la droite et du centre...
—

Et il réussit à créer la surprise. « C’est une vague. Une vague qui démontre l’intérêt des citoyens pour l’avenir de leur pays », a déclaré François Fillon ce dimanche soir, à l’issue du premier tour des primaires de la droite, qui l'ont placé largement en tête.
Ces derniers jours, les sondages étaient plutôt favorables à François Fillon. « Les sondages nous présentent depuis des mois un duel qui serait déjà bouclé », s’agaçait d’ailleurs Valérie Boyer, sa porte-parole, tirant à boulets rouges sur les sondeurs (et les médias) pour mieux… s’en servir dans la foulée et arguer d’une dynamique en faveur de François Fillon.
Un effet « débats » en sa faveur
Et elle n’avait pas tort. Il était à moins de 10 % dans les intentions de vote il y a six mois, et il est ce dimanche soir largement en tête devant le favori Alain Juppé, avec une avance telle que l’ex-Premier ministre de Jacques Chirac a très peu de chance au second tour. Comment expliquer ce retournement ? « Ce n’est pas surprenant, affirmait-on dans l’entourage de Nicolas Sarkozy en début de semaine dernière. C’est un ancien Premier ministre qui a toujours été très populaire dans l’opinion ».
Il y aurait clairement eu un effet débat « débats »: François Fillon serait apparu solide dans les échanges comme nous l’expliquait Jérôme Fourquet directeur du Département opinion publique à l’Ifop. « Comme en 2011 lors de la primaire PS, une bonne partie du corps électoral, moins politisé, rentre dans le vif du sujet lors de la dernière ligne droite, et notamment lors des débats télévisés. Fillon a marqué des points avec une bonne prestation quand Bruno Le Maire, l’autre 3e homme, n’était pas forcément à l’aise sur les deux émissions ».
Un programme très marqué à droite
Mais ce n’est pas tout. François Fillon a aussi fait le pari d’un programme très marqué à droite, réussissant ainsi à rassurer l’électorat de Les Républicains qui aurait pu lui préférer Nicolas Sarkozy, l’ex-président de la République dont il fut le Premier ministre.
Sur la fiscalité, le temps de travail, les régimes de retraites, mais aussi la lutte contre les djihadistes ou le « réarmement moral » du pays, il préconise ainsi un remède choc.
Sur le plan strictement sociétal, François Fillon, soutenu par Sens Commun, l’émanation politique du mouvement de la Manif pour tous au sein du parti Les Républicains, se montre conservateur, même s’il a indiqué qu’il ne reviendrait pas sur la loi pour le Mariage pour tous, mais a rappelé qu’il souhaitait revenir sur le droit à l’adoption plénière pour les couples homosexuels et réserver la PMA aux couples hétérosexuels.
Sur la forme, en revanche, il fait preuve d’une certaine forme d’élégance, loin des polémiques.
Je me battrai jusqu'au bout pour l'alternance en 2017 : je serai un acteur du rassemblement. Je voterai pour @FrancoisFillon au 2nd tour.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) November 20, 2016
Ce dimanche soir, Bruno Le Maire, arrivé en cinquième position a appelé à voter pour lui. Nicolas Sarkozy, qui l’avait un temps taxé de « collaborateur » alors qu’il était son Premier ministre, également.
Je souhaite le meilleur pour mon pays et pour celui qui aura à conduire la France que j'aime tant - NS pic.twitter.com/xNYy61YUVV
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) November 20, 2016