Alain Juppé pour un «acte solennel entre l'Etat et les représentants du culte musulman»
RELIGION Le texte régulerait le financement des lieux de culte de manière à ce que « l’origine des fonds » soit « transparente et déclarée »...
Alors que Manuel Valls a appelé à « bâtir un véritable pacte » avec la deuxième religion de France, Alain Juppé, a dit ce mardi souhaiter un « acte solennel entre l’Etat et les représentants du culte musulman », qui pourrait être signé par le CFCM, « à condition de renforcer sa représentativité », peut-on lire sur son blog.
« Il y a place en France pour une religion musulmane éclairée, moderne, respectueuse des valeurs et des lois de la République. C’est l’esprit même de la laïcité […] Le moment est venu d’inscrire ces principes dans un acte solennel entre l’Etat et les représentants du culte musulman », affirme le candidat à la primaire de la droite pour 2017.
« Définir ce que la République entend par laïcité »
L’ex-Premier ministre détaille le « contenu » de cet « acte », qui comprendrait notamment « l’adhésion à la Charte de la laïcité ».
La Charte doit « définir ce que la République entend par laïcité : liberté de religion d’un côté, strict respect, de l’autre côté, par toutes les religions des valeurs républicaines, à commencer par l’égalité femmes/hommes, stricte séparation entre le domaine du temporel et celui du spirituel », explique-t-il.
Il souhaite également inscrire dans cet « acte » un « statut des ministres du culte musulman » : les imams « doivent justifier d’une connaissance de la Charte de la laïcité et avoir reçu la formation qui l’atteste ; ils doivent prêcher en langue française », écrit-il.
Un enjeu fondamental
Enfin, le texte régulerait le financement des lieux de culte de manière à ce que « l’origine des fonds » soit « transparente et déclarée ».
« La difficulté, tout le monde le sait, consiste à désigner le partenaire qui signera cet accord solennel avec l’Etat. Le Conseil Français du Culte Musulman peut être ce partenaire, à condition de renforcer sa représentativité », estime le maire de Bordeaux.
Selon lui, « c’est un enjeu fondamental dont la communauté musulmane française qui adhère à cette démarche doit se saisir. Et qu’elle n’interprète pas cet appel comme une forme de stigmatisation ou d’injonction, mais comme une main tendue », tient-il à préciser.