Manuel Valls veut «bâtir un pacte» avec l’islam

ATTENTATS Le Premier ministre ajoute que «l'islam a trouvé sa place dans la République»...

20 Minutes avec AFP
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Le chef du gouvernement Manuel Valls
Le chef du gouvernement Manuel Valls — BERTRAND GUAY / AFP

Manuel Valls estime que «l'islam a trouvé sa place dans la République» mais que, «face à la montée du jihadisme», il y a «urgence» à «bâtir un véritable pacte» avec la deuxième religion de France, via «la Fondation pour l'islam de France», dans une tribune publiée dans Le Journal du Dimanche.

«L'islam a trouvé sa place dans la République (...) contrairement aux attaques répétées des populismes, à droite et à l'extrême droite», qui ont mis cette religion au «coeur de leur rhétorique du bouc émissaire», y déclare le Premier ministre. «Ce rejet insupportable de l'islam et des musulmans, ces paroles, ces actes, tout comme les paroles et les actes antisémites, antichrétiens, doivent être combattus - et ils le sont - avec la plus grande force», assure-t-il.

Interdiction temporaire de financement étranger des mosquées

Pour autant, après les récents attentats de Nice et Saint-Etienne-du-Rouvray, l'ancien maire d'Evry appelle à «un devoir de lucidité face à la montée de l'islamisme et du jihadisme mondialisé avec sa vision apocalyptique», qui prend «en otages de nombreux musulmans de France». «Tous les salafistes ne sont pas des jihadistes... mais presque tous les jihadistes sont des salafistes. Cette mécanique infernale pousse des individus par centaines, parfois très jeunes - hommes, femmes, de culture musulmane ou convertis de fraîche date - à prendre les armes et à les retourner contre leur pays», insiste-t-il.

Manuel Valls, qui s'est dit vendredi dans le journal Le Monde «favorable» à une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées, rappelle qu'il «y a plus de dix ans, une fondation (la Fondation pour l'islam de France, ndlr) a été créée pour réunir en toute transparence les fonds nécessaires». «Il y a urgence à aider l'islam de France à se débarrasser de ceux qui le minent de l'intérieur. Pour cela, il nous appartient de bâtir un véritable pacte avec l'islam de France, donnant à la Fondation une place centrale», ajoute le chef du gouvernement, dans le droit fil de ce qui a été fait en 1905 avec la loi de séparation des Eglises et de l'Etat.

Une quarantaine de personnalités musulmanes lancent un appel

Dans un appel à «agir» contre «l'islamisme radical», intitulé «Nous, Français et musulmans, sommes prêts à assumer nos responsabilités» et également publié dans le JDD, une quarantaine de personnalités - dont le philosophe Abdennour Bidar, l'essayiste Hakim El Karoui et la sénatrice PS Bariza Khiari - se disent «concernés par l'impuissance de l'organisation actuelle de l'islam de France, qui n'a aucune prise sur les événements».

Préconisant de «changer de générations» et de mener «la bataille culturelle contre l'islamisme radical, auprès des jeunes et des moins jeunes», ils soulignent eux aussi qu'«il est temps» de «réactiver» la Fondation pour l'islam de France, qui «n'a jamais fonctionné», et de «lui donner la capacité de collecter des ressources».