Présidentielle 2017: Montebourg contre Macron, le match des ambitions
ELECTION L'ancien ministre de l'Economie et son successeur ne cachent par leurs ambitions...
Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron tenaient le haut de l’affiche politique ce dimanche. Le premier effectuait son « retour » médiatique dans « 13h15 Le dimanche » sur France 2. Le second rendait hommage à Jeanne d’Arc lors des fêtes annuelles à Orléans. Emmanuel Macron a succédé à Arnaud Montebourg au ministère de l’Economie en août 2014, mais Bercy n’est pas leur seul point commun. Les deux hommes font le constat d’un système politique à bout de souffle. Tous deux semblent aussi avoir des ambitions pour 2017. 20 Minutes a fait le match.
Ambition pour 2017 : Match nul
Retiré officiellement de la politique depuis son éviction du gouvernement, Arnaud Montebourg envoie régulièrement des cartes postales pour se rappeler au bon souvenir de l’opinion. Ses proches préparent d’ailleurs le terrain d’un éventuel retour. L’intéressé laisse, lui, planer le doute. « S’il y a des responsabilités à prendre dans une période où le pays s’interroge – où est-ce que nous allons ? Qu’est-ce qu’on fait ? –, je les prendrai », répond-il à France 2. « C’est une décision difficile à prendre, elle demande réflexion et travail, je n’en suis pas là ».
Au fil de ses sorties médiatiques, Emmanuel Macron cultive l’ambiguïté d’une éventuelle candidature en 2017. A Orléans, le ministre a célébré Jeanne D’Arc avec un discours parsemé d’allusions à sa propre ambition. « Sa trajectoire est nette, Jeanne fend le système, elle brusque l’injustice qui devait l’enfermer » ; « Elle était un rêve fou, elle s’impose comme une évidence » ; « dans cette France déchirée, coupée en deux, agitée par une guerre sans fin […] elle a su rassembler la France pour la défendre, dans un mouvement que rien n’imposait ».
Infidélité à Hollande : Avantage Montebourg
La question de la fidélité à l’égard du chef de l’Etat est liée à celle d’une éventuelle candidature. Ici, Arnaud Montebourg semble en avance. Le chantre de la démondialisation a régulièrement dénoncé les « politiques absurdes » de l’exécutif et confie ce dimanche regretter parfois son soutien pour François Hollande à la primaire.
Emmanuel Macron assure n’être pas « l’obligé » de Hollande, mais il continue de le soutenir, officiellement pour 2017.
Popularité : Avantage Macron
Emmanuel Macron jouit d’une popularité inédite. Selon uneétude de l’Ifop publiée en avril, si les deux hommes étaient candidats en 2017, le locataire de Bercy obtiendrait 16 % des voix au premier tour, contre seulement 4 % en faveur d’Arnaud Montebourg.
Positionnement et soutiens : Match nul
Les deux hommes appellent au dépassement des partis traditionnels. Sur France 2, Arnaud Montebourg dénonce « un système aujourd’hui bloqué, tombé dans le formol, en tout cas au plan national » et appelle au « renouveau, avec des idées nouvelles, y compris iconoclastes », qui ne « passe pas par les appareils politiques ». Emmanuel Macron a défini son mouvement « En Marche ! » comme étant « ni à droite, ni à gauche » et souhaite dépasser « les clivages actuels » en puisant également dans la société civile.
Ce positionnement cache aussi un certain isolement des deux hommes. Le premier espère rallier les députés frondeurs, quand le second continue de s’activer pour se constituer un réseau d’élus.