FN: Marine Le Pen devant son électorat cible, le monde rural

POLITIQUE A un mois des départementales, la présidente du Front national s’est rendue au salon de l’agriculture ce jeudi…

Anne-Laëtitia Béraud
Marine Le Pen, présidente du Front national au salon de l'agriculture à Paris le 26 février 2015.
Marine Le Pen, présidente du Front national au salon de l'agriculture à Paris le 26 février 2015. — M. MEDINA/AFP PHOTO

Après François Hollande, Manuel Valls et Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen s’est rendue ce jeudi au salon de l’agriculture à Paris. A un mois des élections départementales, la présidente du Front national a cajolé les représentants du monde rural, qui sont un électorat cible. En 2012, Marine Le Pen avait porté sa campagne présidentielle sur le thème de redonner la parole aux «invisibles». Une parole d’une France périurbaine et rurale en voie de paupérisation, où les services publics se font rares, et où le sentiment de relégation est fort.

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Un électorat périurbain et rural qui le lui rend bien. Selon le dernier sondage Ifop publié lundi, le FN y recueille 41% d'intentions de vote. A la présidentielle de 2012, Marine Le Pen avait enregistré des scores nettement supérieurs à sa moyenne dans les zones rurales.  

«Elle va faire un carton dans certains cantons»
«Marine Le Pen laboure ce territoire [rural]» et y rencontre «une audience très importante (...) pour des raisons sociologiques (les milieux populaires y sont surreprésentés, ces régions sont à faible composante immigrée), géographiques (discours France d'en haut, France d'en bas), pour le sentiment d'abandon, la crise agricole et une délinquance croissante», détaille Jérôme Fourquet à l'AFP.

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«Le terreau est propice, il n'y a aucun doute qu'elle va faire un carton dans certains cantons» mais de là à «remporter une majorité de cantons et donc gagner un département, ça c'est une autre paire de manches (...) car le FN n'a pas d'alliés», ajoute-t-il.

Mais si le FN perce dans le monde rural, ce territoire n’est pas un «bastion historique» frontiste. Pour Joël Gombin, chercheur spécialiste de la carte FN, «on ne peut pas dire que le rural soit un bastion historique du FN», mais «on observe depuis 2002 un phénomène de rattrapage et de périphérisation du vote FN. Jusque-là, il a plus touché» le périurbain.