L'UMP n'existera plus dans cinq mois

POLITIQUE «Le Monde» dévoile, ce jeudi, le projet de Nicolas Sarkozy pour son parti…

Vincent Vanthighem
— 
Nicolas Sarkozy le 22 octobre à Toulon
Nicolas Sarkozy le 22 octobre à Toulon — Bertrand Langlois AFP

«Du sol au plafond», avait-il promis lors de son retour en politique. Nicolas Sarkozy envisage de changer le nom et le fonctionnement de l’UMP juste après les élections départementales, programmées en mars 2015, soit dans cinq mois,  assure Le Monde, dans son édition du jour.

>> Analyse: Le scénario du retour triomphal prend l'eau

Selon le «quotidien du soir», le but de l’opération est de «donner une virginité à un appareil politique discrédité par la guerre Copé-Fillon et englué dans l’affaire Bygmalion». Exit donc le parti qu’il avait lui-même fondé en 2002, sur les cendres du RPR et de l’UDF.

Décentralisation et démocratie participative

Rêvant de transformer le parti en une machine permettant de le ramener à l’Elysée en 2017, l’ancien chef de l’Etat a, toujours selon Le Monde, déjà tout prévu. Première mesure: le fonctionnement de ce parti dont le nom n’a pas encore été trouvé sera décentralisé. Parisiano-parisien jusqu’alors, le parti de droite entendra désormais laisser ses fédérations locales trancher les investitures pour les élections à travers un système de primaires.

>> Eclairage: Sarkozy promet des primaires pour 2017

Sur le fond, c’est un retour à la campagne de 2007 que propose l’ancien Président. La «démocratie participative» chère à la candidate PS d’alors, Ségolène Royal, sera mise en place dans ce nouveau parti de droite. Des conventions seront organisées afin de faire émerger des pistes de réformes qui seront, ensuite, soumises à l’approbation des militants. Un moyen astucieux de trancher des débats sensibles, tels que celui sur le sort à réserver au «mariage pour tous» de Christiane Taubira.

«Ni clan, ni tendance, ni chapelle…»

Victime alors qu’il était à l’Elysée de critiques émanant de son propre camp divisé en «tendances» et autres «courants», Nicolas Sarkozy veut aussi faire disparaître ceux qui ne sont pas dans le rang au sein de ce nouveau parti. «Il n’y aura pas de clan, pas de tendance, ni de chapelle dans la cathédrale», assure-t-il dans les colonnes du Monde. Même chose en ce qui concerne les écuries présidentielles. «L’ancien chef de l’Etat ne veut plus entendre parler de sarkozystes ou de fillonistes», explique le quotidien.

Côte fonctionnement, celui qui vient d’achever une tournée de meetings en Provence-Alpes-Côte D’Azur a également déjà tout programmé. Scindé en deux, le nouveau parti disposera d’une équipe administrative chargée de faire tourner le parti mais surtout d’une équipe resserrée et très médiatique capable de critiquer le gouvernement sur différentes thématiques. Une sorte de shadow cabinet à l’ancienne, en somme.

Pas de déménagement en vue

Un temps envisagé, le déménagement du siège de l’UMP, installé rue de Vaugirard, n’est plus d’actualité dans l’esprit de Nicolas Sarkozy. Pour réduire la dette abyssale de 74 millions d’euros, il compte sur une hausse des recettes dues à un afflux de nouveaux adhérents suite à son élection.