Gouvernement: Chez les Verts, «Pompili aurait plus de chances que Placé médiatiquement»

VOUS RÉAGISSEZ Trois militants EELV commentent les rumeurs de retour des Verts au gouvernement…

Christine Laemmel
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Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé en avril 2014 à Matignon
Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé en avril 2014 à Matignon — FRED DUFOUR / AFP

Ils en sont sortis il y a moins de six mois. Ils pourraient y refaire leur entrée dans les prochaines heures. Depuis ce lundi et la démission du gouvernement annoncée par Manuel Valls, deux noms écolos circulent dans les bouches des observateurs: Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili. Si les rumeurs devenaient nominations, qu’en penseraient les militants? Trois d’entre eux, internautes de 20 Minutes, nous répondent.

«C’est quasiment inenvisageable». Thierry, 49 ans, adhérent EELV depuis quinze ans, ne se réjouit pas des bruits qui courent. «Vu le marasme dans lequel est plongé le gouvernement», Jean-Sébastien, secrétaire régional dans le Centre, non plus. «La place de l’écologie a même encore reculé par rapport aux débuts de Nicolas Sarkozy», retient-il, notamment avec l’abandon de l’écotaxe. «Le départ de Montebourg, Hamon et Filippetti confirme le virage à droite», pour Loïc, militant parisien, tournant déjà amorcé à l’arrivée de Manuel Valls à Matignon en avril, quand Cécile Duflot et Pascal Canfin ont claqué la porte de leurs ministères.

«Valls ne s’est pas engagé sur quoi que ce soit face aux adhérents EELV»

Un gouvernement encore plus resserré fermerait a priori la porte aux aspirations écolos, sauf si le Premier ministre insufflait une «écologisation de la politique» et pas l’inverse. Thierry, partisan de la décision collective, ne se repait pas d’éventuels accords d’alcôves. «On ne fait pas un casting.» Et «Valls ne s’est pas engagé sur quoi que ce soit face aux adhérents EELV».

Pour autant, Loïc se veut «réaliste». Comme Emmanuelle Cosse, qui «a pris les devants» et ne «diabolise finalement pas» les potentiels appelés, selon lui. «Même s’ils arrivent à faire avancer un tout petit peu les choses, prédit-il, presque optimiste, c’est déjà ça». En ligne de mire, le projet de loi de transition énergétique, à l’Assemblée début octobre et la conférence de Paris sur le climat en 2015. «Vous connaissez l’histoire du petit colibri qui essaie d’éteindre un incendie en apportant de l’eau dans son bec? Il ne sait pas s’il réussira, mais il fait sa part.»

Le «Placé bashing» a déjà commencé

Quant à savoir quel oisillon sera choisi, Jean-Vincent Placé a la faveur de ces trois militants. Barbara Pompili est «un peu plus fraîche», note Loïc, sans en faire un atout. «C’est quoi sa spécialité? Pour quel projet?» questionne Thierry. Le sénateur de l’Essonne récolte lui les honneurs d’«un homme hors-norme» nous dit Thierry, «capable d’assumer n’importe quel poste». «Fiable, honnête, efficace, pousse Jean-Sébastien, ce serait un excellent ministre». Qui aurait pour seule limite son «ambition personnelle», contraste Thierry, «admiratif de ses capacités mais dubitatif sur la finalité». Le «Placé Bashing» est déjà lancé sur Twitter, d’après Loïc. «Ça va être Duflot bis», redoute-t-il, là où Pompili aurait «plus de chances médiatiquement». En plus de contribuer à maintenir la parité, sans quoi le «renoncement serait grand pour le gouvernement, craint le trentenaire, c’est le seul nom féminin qu’on entend».

Pompili, Placé, ou même De Rugy, si EELV reste sur sa ligne de conduite, l’entrée d’un Vert au gouvernement provoquerait des remous. L’exclusion du parti, sans doute. «Se séparer de Jean-Vincent serait horrible sentimentalement», n’hésite pas à lâcher Jean-Sébastien. A tout le moins, «la crise chez nous.»