Chiffre du chômage: Le gouvernement fait «fausse route», tacle Jean-Claude Mailly
REACTIONS Le gouvernement n’a toujours pas inversé la courbe…
Au mois de mai, 24.800 nouveaux demandeurs d’emploi ont fait leur apparition dans les chiffres du chômage. Au grand dam de François Hollande qui a, lui-même, estimé début mai qu’il n’aurait pas la crédibilité nécessaire pour briguer un second mandat si le chômage ne baissait pas avant 2017.
Les réactions politiques sont nombreuses à la suite de ce nouveau coup dur pour le gouvernement de Manuel Valls. Lui-même a admis que ces chiffres étaient «mauvais». Mais il a ajouté qu’il n’y avait «pas de fatalisme». «L’heure est à l’action et c’est la responsabilité de tous», a ajouté le Premier ministre en marge d’une visite d’une friche ferroviaire à Paris. «Je compte sur les entreprises de France, avec les moyens que nous allons leur donner, la baisse du coût du travail, la baisse de la fiscalité», pour inverser la tendance, a-t-il dit.
Un «déni» pour le FN
De son côté, François Fillon (UMP), s’est interrogé sur son blog: «Quel niveau de chômage faudra-t-il atteindre pour que le président de la République comprenne que sa politique ne marche pas et que notre système est bloqué depuis des décennies?»
Quel niveau de chômage faudra-t-il atteindre pour que François Hollande comprenne que sa politique ne marche pas ??? http://t.co/EJ5sZCDf0i
— François Fillon (@FrancoisFillon) 26 Juin 2014
Le député socialiste Jean-Christophe Cambadélis a relativisé la responsabilité de l’actuel gouvernement dans ces chiffres. «A partir du moment où il n’y a pas de croissance, il est presque impossible d’inverser la courbe du chômage», a-t-il avancé sur iTélé.
Pour le FN, «le gouvernement s’obstine dans ses erreurs et sombre dans le déni». «Déni quant aux effets désastreux de la politique qu’il conduit, et déni de sa responsabilité particulière, en refusant de s’exprimer, et donc de présenter aux Français la réalité de la situation du chômage dans notre pays», a réagi le parti politique d’extrême droite dans un communiqué, taclant au passage le ministre du Travail, François Rebsamen, qui a refusé de commenter les chiffres du chômage.
«Fausse route»
La CFDT a jugé «les chiffres alarmants» et appellé le gouvernement à «redoubler d'efforts pour l'emploi». Pour le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, le gouvernement devrait se demander s'il ne fait pas «fausse route». «Quand il n'y a pas de croissance économique, il ne faut pas s'étonner de la hausse du chômage. La question qu'il (le gouvernement, ndlr) devrait se poser c'est : “Est-ce que je ne fais pas fausse route sur ma politique économique, est-ce que je ne dois pas changer de politique économique?”», a-t-il déclaré sur LCI.
La CGT souligne que la hausse du chômage constitue une «urgence sociale». «Le gouvernement admet que ces chiffres ne sont “pas bons” (...) il s'obstine pourtant à poursuivre une politique économique et sociale en totale opposition avec le besoin de relancer la consommation par l'augmentation du pouvoir d'achat des salaires et des pensions des ménages et des investissements». «Il n'y a pas un sou pour aider les salariés les plus en difficultés mais 30 milliards d'euros sont accordés aux entreprises sans contrepartie pour les salariés», dénonce le syndicat de Thierry Lepaon dans un communiqué.