Voyager avec le président, une opportunité pour les entrepreneurs

Delphine Bancaud
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François Hollande, en partance pour un voyage officiel, le 25 mars 2012
François Hollande, en partance pour un voyage officiel, le 25 mars 2012 — CHAMUSSY/SIPA

Il y a deux semaines, Frédéric Mazzella, fondateur site de covoiturage Blablacar a reçu un drôle de message sur son répondeur. «C’était l’Elysée qui me proposait de faire partie de la délégation des chefs d’entreprises accompagnant François Hollande aux Etats-Unis», raconte-t-il encore tout étonné. Un voyage de trois jours qui démarre ce lundi et qui se veut résolument 2.0.

Pour promouvoir l'entreprenariat et l'innovation technologique à la Française, le chef de l’Etat a donc convié une dizaine de chefs d’entreprises comme Yseulys Costes de 1000 mercis, Stéphane Richard, le PDG d'Orange, ou Vincent Ricordeau, le président du site de financement participatif Kisskissbankbank. Des entreprises  de toutes tailles s’illustrant dans des créneaux différents, ayant pour point commun l’innovation et la réussite.  «Je pense que Blablacar a été sélectionné car nous sommes une start-up en pleine expansion qui a déjà une réelle activité à l'international», explique pour sa part Frédéric Mazzella. Sa petite entreprise de 110 salariés semble aussi avoir été choisie pour l’originalité de son positionnement, qui risque fort de plaire aux américains, le covoiturage de longue distance étant quasi-inexistant aux Etats-Unis.

Se faire connaitre

L’occasion idéale pour les patrons de PME d’étendre leur notoriété grâce à la médiatisation de l’évènement. «On va avoir l’opportunité de présenter nos entreprises devant le maire de San Francisco et le gouverneur de la Californie», explique Frédéric Mazzella, qui est fort heureusement bilingue. Il pourra aussi nouer de nouveaux contacts aux Etats Unis, même si Blablacar n’a pas de plan d’expansion aux USA à court terme.

Les voyages officiels permettent aussi de s’inspirer des pratiques de gestion d’entreprise ayant court dans d’autres pays. Lors de son périple aux Etats-Unis, François Hollande doit justement rencontrer des représentants des entreprises leader de la Silicon Valley comme Google, Facebook, Twitter et la Mozilla Foundation. «J’espère qu’on pourra leur parler car les chefs d’entreprises américains ont beaucoup de choses à nous apprendre, notamment sur la manière de faire grandir une boite à l’international et de gérer les problématiques dues à la croissance des effectifs», souligne Frédéric Mazzella.

Interpeller Hollande

Faire partie de la délégation présidentielle, c'est aussi pour de nombreux entrepreneurs caresser l'espoir de plaider leur cause auprès de François Hollande. «Si j’en ai l’occasion, je lui dirai qu'une simplification administrative et un allégement du code du travail seraient les bienvenus, pour permettre aux entrepreneurs de se concentrer sur le développement de leur activité. Aussi, je le remercierai pour le nouveau dispositif du Crédit Impôt Innovation qui va dans le bon sens», confie Frédéric Mazzella.

Enfin, les voyages officiels sont aussi l’occasion pour les entrepreneurs d’apprendre à mieux se connaitre entre eux, pour éventuellement nouer des partenariats par la suite. «Je pense que j’aurais beaucoup de discussions avec les gens de la délégation. J’en connais déjà certains. Ca peut toujours ouvrir des opportunités», souligne Frédéric Mazzella, qui ne regrette décidemment pas d’avoir libéré quatre jours de son emploi du temps pour incarner la «french touch» à l’étranger.