L'Assemblée adopte un texte de compromis sur les ondes électromagnétiques

POLITIQUE Le texte a été adopté en dépit de l'opposition de l'UMP...

20 Minutes avec AFP
— 
Illustration de l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 17 juillet 2012.
Illustration de l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le 17 juillet 2012. — WITT/SIPA

Un an après un  «enterrement de première classe» aux yeux des  écologistes, l'Assemblée a  adopté ce jeudi une proposition de loi de  compromis pour limiter  l'exposition aux ondes électromagnétiques, en  dépit de l'opposition de  l'UMP et des entreprises de télécoms.

Ce texte écologiste, fruit d'un an de travail avec les  socialistes  et le gouvernement, apparaît comme un «compromis  constructif» et «une  première réponse» aux préoccupations portant sur  les ondes, a dit le  ministre de l'Écologie, Philippe Martin. Il devra  être maintenant  examiné au Sénat.

Un «compromis constructif»

L'objectif de la proposition de loi est de graver dans le  marbre le  principe de la «sobriété» dans l'exposition aux ondes des  téléphones  portables, boîtiers wifi et antennes relais, et non un  «principe de  précaution» comme l'avaient proposé les écologistes il y a  un an. Selon  eux, les études scientifiques «s'accordent toutes sur le  fait qu'on ne  peut pas exclure totalement le risque» d'effets nocifs  pour la santé.

Alors que les relations entre socialistes et EELV ont été  tendues  ces derniers mois, gouvernement et députés PS ont eu à coeur  d'insister  sur «l'engagement tenu» de ne pas abandonner ce chantier.

Philippe Martin a exprimé l'idée de «concilier plutôt que  d'opposer  dimensions industrielles et environnementales», à l'unisson de  la  ministre déléguée à l'Économie numérique.

Wifi interdit dans les crèches

Un an après ses mises en garde contre les «peurs  irrationnelles»  liées aux ondes, Fleur Pellerin a assuré que  «l'équilibre» des  propositions n'empêchaient pas «une réelle ambition».

Soutenue unanimement à gauche, la proposition de loi prévoit entre autres une concertation à plusieurs niveaux lors de l'installation d'équipements radioélectriques et une meilleure information sur les sources d'émission.

Elle interdit la publicité pour les tablettes pour les moins  de 14  ans (au risque de 75.000 euros d'amende), comme c'est déjà le cas  pour  les téléphones portables, ainsi que la publicité pour les  téléphones  portables vendus sans oreillette. Les opérateurs devront  d'ailleurs  proposer des kits compatibles avec la taille des oreilles des  enfants  si l'acheteur le demande.

Le téléphone portable

La principale source d'exposition est, selon l'Agence   nationale de sécurité sanitaire (Anses), le téléphone portable et de   «très loin». L'Anses invite de manière générale à «limiter les   expositions de la population», en particulier les utilisateurs intensifs   et les enfants, dont la boîte crânienne est moins épaisse.   L'utilisation d'une oreillette divise l'exposition au moins par un   facteur 10.

Le texte demande aussi au gouvernement un rapport sur   l'électro-hypersensibilité, ces personnes souffrant d'intolérance aux   champs électromagnétiques.

L'UMP s'est élevée contre des mesures «sans justification  sanitaire  bien établie» et qui «pénalisent les zones les moins denses du   territoire dans l'accès au très haut débit».

Contraire au «choc de simplification» et possible source de   contentieux, ce texte offre de surcroît «une vision décliniste de la   société», en allant contre «l'innovation numérique», un secteur pourtant   «pourvoyeur d'emplois», a dit Laure de La Raudière (UMP), chef   d'entreprise.

Des «peurs irraisonnées»

Plusieurs organisations professionnelles majeures du  numérique  avaient estimé que le texte allait «susciter peurs  irraisonnées,  tensions et contentieux autour des réseaux et des services  numériques  mobile et sans fil».

Des interrogations sont régulièrement exprimées à propos de  l'effet  des ondes sur la santé, avec en particulier le déploiement de la  4G.

Des retouches ont été apportées en séance aux procédures locales prévues pour l'installation d'antennes-relais.

Les députés ont enfin interdit l'installation de boîtiers  wifi dans  les crèches et garderies, mais pas dans les écoles maternelles  comme le  souhaitaient les écologistes.