Borloo laisse Bayrou «expliquer son virage à droite»

20 Minutes avec AFP
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Jean-Louis Borloo lors de l'émission «A vous de juger», sur France 2, le 7 avril 2011.
Jean-Louis Borloo lors de l'émission «A vous de juger», sur France 2, le 7 avril 2011. — AFP PHOTO LIONEL BONAVENTURE

Le président de l'UDI  Jean-Louis Borloo a déclaré lundi  laisser à François Bayrou, président  du MoDem, avec qui il veut  s'allier, le temps d'«expliquer son virage à  droite», tout en jugeant  que le rapprochement «se fait au rythme  démocratique normal».

Interrogé lors de la journée parlementaire de l'UDI à Paris  sur le  temps que prenait l'alliance à se réaliser, Jean-Louis Borloo a répondu:  «Je le  laisse faire, expliquer son virage à droite, c'est quand même   logique.»

Au sujet des gages que donne François Bayrou, le député du Nord a  affirmé  devant la presse: «Il tape contre le gouvernement Hollande plus  que  moi, quasiment.»

Deux partis d'opposition

François Bayrou, qui a voté pour François Hollande au second tour  de  l'élection présidentielle, a fustigé les promesses «oubliées» du   président, dimanche lors de l'université de rentrée du MoDem dans le   Morbihan. Pour sa part, Jean-Louis Borloo a rappelé qu'il y a un an avait été  «bâti  l'UDI, le centre-droit français», «dans l'opposition», soulignant  que  «cette opposition-là a(vait) vocation à s'élargir», uniquement «avec   des gens qui sont dans l'opposition».

«Le MoDem se déclare aujourd'hui dans l'opposition, c'est   formidable. Il n'y a pas de raison qu'on ne chemine pas ensemble»,   a-t-il poursuivi, alors qu'un accord entre les deux partis est attendu   pour la mi-octobre.

Celui-ci «tient sur une page» et mentionne les principes  suivants:  «On est dans l'opposition, on n'est pas isolés, on a une  alliance  naturelle avec la droite républicaine (...) tant qu'elle est  sur ses  fondamentaux actuels» et «il peut y avoir des exceptions», a  énuméré le  dirigeant centriste.

Alliances pour les municipales

De plus, le document commun précisera «une procédure de  désignation  de tous les candidats à toutes les échéances» électorales et  «il n'y  aura pas d'aventures individuelles», a-t-il prévenu. Au sujet des municipales et des alliances du MoDem avec le PS  dans  certaines villes, Jean-Louis Borloo a tenu à distinguer les cas des têtes  de  liste pour lesquelles «il y aura une clarification obligatoire».

«L'accord politique (UDI-MoDem) est forcément général» mais  «il peut  ensuite y avoir des cas personnels, des cas individuels»  concernant  les autres personnes figurant sur les listes, a-t-il ajouté. A Dijon par exemple, «si le MoDem soutenait (le socialiste)  François  Rebsamen en tant que MoDem, ça nous poserait problème», a-t-il  relevé.  Mais, a-t-il relativisé, «on a 36.000 communes de France, on  peut  avoir un problème dans une commune».

Lors de leur journée commune, les parlementaires de l'UDI ont  donné  «mandat» à Jean-Louis Borloo «pour opérer le rapprochement» avec François  Bayrou,  selon le mot de François Zocchetto, chef de file des sénateurs  UDI.

Mais ce dossier n'a pas été au centre des débats, les  parlementaires  s'étant penchés sur la réforme des retraites, la  compétitivité et la  réorganisation territoriale notamment. Ils ont  annoncé une proposition  de loi «pour rétablir la défiscalisation des  heures supplémentaires»,  pour laquelle ils demanderont un vote solennel  dans le cadre de la  niche UDI en novembre.