Affaire Karachi: Nicolas Bazire de nouveau mis en examen
POLITIQUE Le numéro deux du groupe LVMH est mis en examen pour le financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995...
Le numéro deux du groupe de luxe LVMH, Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur à Matignon, a de nouveau été mis en examen jeudi dans le volet financier de l'affaire Karachi, a-t-on appris de source judiciaire. Déjà poursuivi pour recel et complicité d'abus de biens sociaux, il l'est désormais aussi pour complicité de détournement de fonds publics.
Les juges Roger Le Loire et Renaud van Ruymbeke cherchent à déterminer si des fonds spéciaux de Matignon ont pu être détournés pour financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Dans ce cadre, ils ont également mis en examen jeudi, pour détournement de fonds publics, le PDG de la RATP, Pierre Mongin, alors chef de cabinet d’Edouard Balladur.
«Deux poids, deux mesures!»
Pour Me Landon, avocat de Nicolas Bazire, cette mise en examen supplétive «ne repose sur aucun élément objectif résultant du dossier» et a été «effectuée en violation de la loi» et «au mépris des faits». Il entend demander son annulation «dans les plus brefs délais» devant la chambre de l'instruction.
L'avocat s'étonne dans un communiqué «que 18 ans après la validation des comptes de campagne d'Edouard Balladur par le Conseil constitutionnel, on remette en cause cette décision au regard d'une prétendue utilisation des fonds spéciaux et ce en violation de la Constitution (...) qui dispose que les décisions du Conseil constitutionnel s'imposent à toutes autorités administratives et juridictionnelles».
«Inversement, quand les comptes de Nicolas Sarkozy ne sont pas approuvés, on porte le Conseil constitutiononel aux nues. Deux poids, deux mesures!», dit l'avocat.