Débat sur le «mariage pour tous»: Taubira cite Douillet le «misogyne»

POLITIQUE La ministre de la Justice renvoie l'ancien judoka à ses propos tenus dans une autobiographie...

Anne-Laëtitia Béraud
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La ministre de la Justice Christiane Taubira, dans la nuit du 7 au 8 février 2013 à l'Assemblée nationale à Paris.
La ministre de la Justice Christiane Taubira, dans la nuit du 7 au 8 février 2013 à l'Assemblée nationale à Paris. — Capture d'écran 20 Minutes

DERNIERE INFO 15h41: «Bien sûr que j'ai changé», répond David Douillet à Christiane Taubira

Alors que l’examen du projet de loi du «mariage pour tous» continue à l’Assemblée nationale, Christiane Taubira a renvoyé David Douillet à ses propos homophobes et misogynes tenus dans son autobiographie publiée en 2009 intitulée L’âme du conquérant.

Dans l’hémicycle, la ministre de la Justice a estimé ne pas avoir de leçon à recevoir de l’ancien judoka devenu élu UMP, avant de lire: «Oui je suis misogyne, mais tous les hommes le sont, sauf les tapettes. Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n’est pas quelque chose de valorisant.» La garde des Sceaux a ajouté: «Cela devrait vous inciter à un peu de nuance et de modestie.»

«Ce n’est pas fini»

Indigné, le patron des députés UMP Christian Jacob estime que Christiane Taubira «fait une sortie et [est] dans la provocation. «Elle donne lecture de ragots qui sont dans la presse. C’est de l’attaque personnelle», ajoute-t-il. Erreur, puisque les propos n’ont pas été publiés dans la presse mais sont extraits de l’autobiographie de David Douillet.

La ministre de la Justice Christiane Taubira dit ensuite, hors micro, à l’adresse d’un député UMP, qui pourrait être Christian Jacob: «Ce n’est pas fini, ce n’est pas fini, ce n’est pas fini...j’en ai pour vous.» 

Un peu plus tard, c'est à David Douillet de lancer à la ministre: «Je ne m’abaisserai pas à votre niveau qui est celui malheureusement de la médiocrité», avant de juger, dans l'après-midi: «Ces propos sont sortis d'un livre. C'est très efficace (...) Heureusement que l'on change en vingt ans (...) Bien sûr que j'ai changé, c'est le sens de la vie».