« Minute Papillon » : « Dry January », l’heure du bilan après un mois sans alcool
Podcast Ecoutez notre reportage à Paris et Catherine Delorme, vice-présidente de la Fédération Addiction à propos du challenge du mois sans alcool
Le mois de janvier s’est terminé et avec lui le challenge du mois sans alcool, le « Dry January ». Entre ceux qui sont allés jusqu’au bout et ceux qui n’ont pas tenu, à l’heure du bilan, quelles leçons faut-il en tirer ?
Très populaire au Royaume-Uni, ce défi invite les Français à arrêter leur consommation d’alcool pendant ce mois d’hiver. Cette année, le Dry January semblait intéresser les Français. Selon un sondage réalisé par l’Ifop en décembre 2022, près d’un tiers des sondés envisageait de relever le défi. À l’heure du bilan, la Fédération Addictologie comptabilise plus de 16.000 inscrits sur le site dédié au challenge.
Vivre une expérience sociale
Dans notre podcast, écoutez d’abord notre reportage à Paris auprès de jeunes, puis Catherine Delorme, vice-présidente de la Fédération Addiction, un réseau d’associations sur l’addictologie. Selon elle, le « Dry January » permet avant tout de vivre une expérience sociale. Le fait d’y renoncer peut être un moyen pour observer à quel point l’alcool est « socialement inscrit dans notre société ». L’exemple le plus probant selon elle : « l’afterwork » et les « happy hours ».
Baptiste, étudiant de 23 ans, a participé au « Dry January ». Cette pression sociale, il l’a expérimentée en soirée avec ses amis, mais aussi dans les bars. « Un serveur en particulier m’a fait une réflexion : “Tiens, encore un qui fait le « Dry January »”, et je me suis dit : “si même eux se mettent à cette pression sociale, je comprends qu’il puisse y avoir des ravages avec l’alcool”. »
Une santé retrouvée même au bout d’un mois
L’autre apprentissage de ce mois pour Baptiste, c’est au niveau de sa santé. « Je suis moins fatigué, sur les coups de seize heures je n’ai plus le coup de barre habituel. J’arrive à mieux m’endormir. Je me sens bien, je me sens même mieux qu’il y a un mois ». Des bénéfices confirmés par Catherine Delorme. Selon elle, même sur un mois, les effets sont visibles. « C’est ça qui est intéressant, il y a déjà des signes gratifiants, ce qui renforce la dynamique des participants pour continuer le challenge. »
Au Royaume-Uni, une enquête réalisée en 2018 par l’Université de Sussex établit les bénéfices du challenge. Elle note que 71 % des participants dorment mieux, 67 % estiment avoir plus d’énergie et 57 % observent une meilleure concentration.
Et après ?
Selon Catherine Delorme, les études sur le « Dry January » au Royaume-Uni montrent que la reprise de consommation d’alcool est progressive. « Les gens consomment très différemment au moins pendant six mois après le “Dry January”. » La période de l’été reste propice à une reprise de la consommation selon elle, preuve encore une fois que l’alcool est une pratique essentiellement sociale. Durablement, elle observe que les participants consomment différemment. Ils savent repérer les « verres réflexes » et les laisser de côté.
À l’instar du mois sans tabac en novembre, la Fédération Addiction souhaiterait voir le « Dry January » devenir une campagne gouvernementale. « La lutte contre le tabac était présente dès le premier plan cancer, sous Chirac. On a eu le temps de travailler dessus. Quand une campagne est une politique de santé publique, avec des moyens financiers qui vont avec, on n’a pas les mêmes résultats ». Lors de sa précédente édition en 2022, le mois sans tabac avait réuni plus de 160.000 participants.
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