Pyrénées-Orientales : Le préfet avertit qu’il n’y aura « pas assez d’eau pour tous les usages » cet été

SECHERESSE Le préfet anticipe « des décisions difficiles à prendre » car « le mois d’avril est le plus sec depuis 1959 » et « la situation est extrêmement tendue »

20 Minutes avec AFP
Le lac de Montbel, qui alimente en eau une partie du bassin ariégeois, le 27 février 2023.
Le lac de Montbel, qui alimente en eau une partie du bassin ariégeois, le 27 février 2023. — CHRISTIAN BELLAVIA

La sécheresse annonce des jours difficiles dans les Pyrénées-Orientales. Le préfet du département a averti mardi qu’il « n’y aura pas suffisamment d’eau pour tous les usages » cet été, prévoyant « des décisions difficiles à prendre ».

« Les quantités (d’eau) disponibles sont très faibles », a déclaré le préfet Rodrigue Furcy, à l’issue d’une réunion en présence notamment des présidentes du Conseil départemental et de la Chambre d’agriculture, ainsi que des maires. Précisant qu’une réunion du comité sécheresse est prévue jeudi, il a annoncé qu’il faudra « prolonger ou modifier » l’arrêté de restriction d’eau en vigueur jusqu’au 30 avril car « le mois d’avril est le plus sec depuis 1959 » et « la situation est extrêmement tendue ».

L’agriculture en mode survie

« Il y a une vingtaine de communes sur lesquelles il y a des tensions sur la ressource d’ici à la fin de l’été », a précisé le préfet, ajoutant que les services de l’Etat et l’Agence régionale de santé travaillent avec ces municipalités « pour mettre en place des solutions de secours ».

« Le monde agricole se trouve en première ligne, les pertes annoncées sont énormes », a pour sa part ajouté le représentant de l’association des maires du département, Jean-Paul Billès, maire de Pézilla-la-Rivière. « Les restrictions que l’on subit depuis l’été dernier font qu’on est en mode survie de nos cultures. On est en restriction d’eau de 70 %. Je ne pense pas que l’on puisse aller plus loin. Nous faisons tout ce qu’il est possible pour sauver les récoltes cette année », a renchéri la présidente de la Chambre d’agriculture, Fabienne Bonet.

« Un fonds de solidarité » demandé

Lundi déjà, Hermeline Malherbe, présidente socialiste de ce département frontalier de l’Espagne, avait interpellé Emmanuel Macron dans un courrier, pointant le risque de « catastrophe humaine », de « catastrophe écologique, demain économique ». Les Pyrénées-Orientales, où le premier grand incendie de l’année en France a parcouru environ 1.000 hectares le 17 avril, n’ont connu « aucune pluie majeure (…) depuis plus d’un an », a-t-elle rappelé, demandant « la mise en place d’un fonds de solidarité » pour venir en aide aux secteurs agricole et touristique.

Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, a soutenu cette demande mardi, annonçant « un dispositif exceptionnel d’un million d’euros pour accompagner le monde agricole ainsi que les collectivités ». « Cette enveloppe pourra être mobilisée pour l’achat de camions-citernes pour l’approvisionnement en eau potable, ou de citernes, tonnes à eau ou moyen d’abreuvement des troupeaux afin de permettre la montée des animaux à l’estive », a-t-elle précisé, en visite dans les communes touchées par l’incendie de la mi-avril.