« Zéro artificialisation nette » : Laurent Wauquiez demande des « propositions concrètes » à Elisabeth Borne

politique Le président d’Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a annoncé la sortie de sa région du « zéro artificialisation nette » à Elisabeth Borne dans un courrier consulté mardi par l’AFP

20 Minutes avec AFP
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Laurent Wauquiez (Président du conseil régional d'Auvergne-Rhone-Alpes) lors de la réunion du Conseil stratégique au Palais de la Méditerranée, Promenade des Anglais, Nice.
SYSPEO/SIPA
Laurent Wauquiez (Président du conseil régional d'Auvergne-Rhone-Alpes) lors de la réunion du Conseil stratégique au Palais de la Méditerranée, Promenade des Anglais, Nice. SYSPEO/SIPA — SYSPEO/SIPA

Le bras de fer est engagé… Deux jours après avoir fait parler de lui en annonçant son retrait du dispositif « zéro artificialisation nette », le président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a reconfirmé cette volonté auprès de la Première ministre, Elisabeth Borne dans un courrier consulté ce mardi 3 octobre par l’AFP. Il y réclame des « propositions concrètes » et affirme « suspendre » les travaux de sa région.

Dans cette lettre envoyée lundi à la cheffe du gouvernement, Laurent Wauquiez « confirme » que sa région « suspend » la modification de son « schéma d’aménagement ». Or, cette procédure est censée concrétiser l’objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN), inscrit dans la loi depuis deux ans.

Une réforme « ruralicide »

Samedi déjà, le président d’Auvergne-Rhône-Alpes avait fait savoir qu’il « se retirait du processus » visant à stopper la bétonisation des sols d’ici 2050, fustigeant une réforme « ruralicide ». Des propos aussitôt qualifiés de « profondément populistes » par la secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité, Sarah El Hairy (Modem), le porte-parole du gouvernement Olivier Véran évoquant même de possible « sanctions ».

La région s’était pourtant « mise en ordre de marche » depuis l’été 2022, rappelle Laurent Wauquiez dans sa missive, détaillant les étapes franchies jusqu’au printemps. Mais la nouvelle loi adoptée en juillet « est venue modifier les règles du jeu » explique-t-il pour justifier de « ne plus engager (sa) région dans cette démarche ». Jugeant que « les conditions (…) ne sont plus réunies » pour aller au bout de la procédure, il dit attendre des « propositions concrètes qui actent une évolution de la position du gouvernement », notamment sur certains quotas de zones constructibles qui restent à préciser.

« Personne n’a jamais dit que c’était quelque chose de facile »

Cette clarification devra selon lui se faire « dans le cadre » des « COP régionales », ces conférences sur la transition écologique formellement lancées la semaine dernière par Elisabeth Borne, qui a souhaité « aboutir à un plan d’action partagé » d’ici l’été 2024. L’occasion de « remettre à plat tout (le) dispositif législatif » du ZAN, insiste Laurent Wauquiez, mettant en garde la Première ministre contre l’absence d’une « véritable consultation des élus » qui « ne peut que (la) conduire à l’impasse ».

Les autorités locales assurent toutefois que ce dialogue existe sur le ZAN. « Ça se travaille, ça se construit, et c’est ce que l’on fait actuellement avec les collectivités », a ainsi déclaré à l’AFP la préfète de région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, mardi en marge d’un colloque sur l’eau et le changement climatique. « Personne n’a jamais dit que c’était quelque chose de facile » mais « il y a un délai pour le faire » et « on sait bien que ça va demander du courage et de l’adaptation intelligente », a-t-elle ajouté.