Avec la crise climatique, le monde a « ouvert les portes de l’enfer » déplore le patron de l’ONU
highway to hell L’addiction de l’humanité aux énergies fossiles conduit l’humanité à sa perte, estime Antonio Guterres lors du lancement d’un sommet contre le réchauffement climatique
Il est un adepte des punchlines apocalyptiques sur le climat. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a averti ce mercredi que l’addiction de l’humanité aux énergies fossiles avait « ouvert les portes de l’enfer », en lançant l’idée d’un sommet qui se tiendra fin décembre sur la lutte contre le réchauffement climatique.
Evoquant les « chaleurs terribles » et les « incendies historiques » cette année, alimentés par les émissions de gaz à effet de serre, il a cependant souligné qu’il n’était pas trop tard « pour limiter la hausse des températures mondiales à 1,5°C ». « L’avenir n’est pas écrit : c’est à vous, les dirigeants, de l’écrire », a-t-il prévenu.
Alors Antonio Guterres a convoqué ce sommet du « bon sens » où les dirigeants invités doivent annoncer des actions spécifiques pour atteindre leurs engagements pris dans le cadre de l’accord de Paris de 2015. Mardi, il a insisté dans son discours devant l’assemblée générale de l’ONU qu’il entendait seulement accueillir les « acteurs susceptibles de faire bouger les lignes ».
Etats-Unis, Chine et Royaume-Uni éconduits
Après avoir reçu plus d’une centaine de réponses de pays justifiant de leur action, l’ONU a finalement publié mardi soir la liste des heureux élus. Et elle comporte quelques absents de marque, en particulier les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre : les Etats-Unis, alors que le président Joe Biden sera encore à New York, et la Chine, dont le président n’a pas fait le déplacement à l’Assemblée générale annuelle.
Le Royaume-Uni n’est pas non plus prévu au programme, alors que son Premier ministre Rishi Sunak a suggéré mardi qu’il pourrait revenir sur l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. L’Union européenne est, elle, en revanche invitée à exposer ses politiques climatiques, tout comme le Brésil, le Canada, ou l’Afrique du Sud.
Ainsi que la France dont le président Emmanuel Macron n’est pourtant pas à New York, et de nombreux pays en première ligne contre les impacts du réchauffement, comme la Barbade, Samoa, ou Tuvalu. Le sommet est la réunion climatique la plus importante aux Etats-Unis depuis 2019, lorsque la militante suédoise Greta Thunberg avait lancé aux dirigeants mondiaux son fameux « comment osez-vous ? ».