Toulouse : Des députés lancent une campagne pour la suspension de la ZFE

Pollution de l’air Elargie aux voitures particulières depuis janvier de cette année, la Zone à faibles émissions (ZFE) de Toulouse continue de faire parler. Quatre députés LFI-Nupes veulent un moratoire

Lucie Tollon
Une panneau indique la règlementation sur la ZFE. La Zone a Faibles Emissions est une zone urbaine dont l'accès est réservé aux véhicules les moins polluants.
Une panneau indique la règlementation sur la ZFE. La Zone a Faibles Emissions est une zone urbaine dont l'accès est réservé aux véhicules les moins polluants. — Fred Scheiber
  • La Zone à Faibles Emissions a été mise en place à Toulouse en janvier 2023 interdisant l’accès d’une vaste zone aux véhicules particuliers Crit’Air 4, 5 ou non classés.
  • La mesure répond à une problématique de santé publique : améliorer la qualité de l’air en limitant la circulation des véhicules les plus polluants.
  • Depuis le début, ce projet fait polémique : injustice sociale, manque de planification planification écologique… Quatre députés LFI-Nupes Haute-Garonne passent à l’offensive et demandent la suspension de la ZFE.

« Une catastrophe sociale et écologique. Il faut que le gouvernement revoie sa copie », lance François Piquemal l’un des quatre députés LFI-Nupes de Haute-Garonne qui s’engagent dans une campagne pour la suspension de la ZFE qui concerne depuis janvier 2023 les voitures particulières dans la métropole toulousaine. « Le gouvernement soutenu par M. Moudenc, président de Toulouse Métropole, a lancé les Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m) empêchant les véhicules autres que Crit’Air 1 et 2 de circuler ou même de se garer dans la ville de Toulouse. Cette restriction devrait être encore plus sévère en 2024 avec l’interdiction pour les véhicules de Crit’Air 3. Cela oblige de nombreux habitants à acheter un nouveau véhicule, dépense onéreuse voire impossible a fortiori dans un contexte d’inflation importante », écrivent Christophe Bex, Hadrien Clouet, François Piquemal et Anne Stambach-Terrenoir dans un communiqué offensif.

Dans les faits, il existe une certaine souplesse dans le dispositif à Toulouse : peu de contrôle, phase pédagogique… Le contrôle automatique de ces vignettes se fera grâce à des caméras pilotées par l’Etat et qui n’existent pas encore.



Une proposition de loi déposée

« Mais il est encore temps d’être entendu », insiste François Piquemal. Ainsi, tractage et affichage, en particulier dans les quartiers populaires, seront au programme de l’été pour ces députés LFI-Nupes de Haute-Garonne. Cette campagne s’appuie surtout sur une proposition de loi déposée par le groupe parlementaire LFI-NUPES. Elle demandera un moratoire sur les ZFE-m et conditionnera leur effectivité à des alternatives de transports en commun efficaces. Ils souhaitent également exposer des alternatives au gouvernement : « Il faut lancer le déploiement d’un réseau RER en étoile ; baisser les tarifs des transports en commun, les rendre gratuits pour les jeunes et les personnes précaires. Il faut densifier les réseaux cyclables, le tramway, les TER, bus, etc. », explique François Piquemal. En somme, ces députés dénoncent une décision « technocratique sans planification écologique. Un contresens écologique doublé d’un risque d’aggravation de la fracture territoriale : les habitants de la zone périurbaine ou rurale ne pourront plus venir à Toulouse travailler, se faire soigner, sortir… »

De son côté, le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc planche depuis plusieurs mois au sein d’une mission d’harmonisation des ZFE. Elle rendra ses préconisations fin juin.