Méditerranée : L’état des lagunes s’améliore, mais le changement climatique les menace
ENVIRONNEMENT Une étude, publiée par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, montre une « évolution positive », constatée depuis une dizaine d’années, due notamment aux efforts consentis par les collectivités
- Selon une étude de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, publiée le 31 janvier, l’état écologique des lagunes de Méditerranée s’améliore.
- Cette « évolution positive », constatée depuis une dizaine d’années, est, notamment, le résultat des efforts consentis par les collectivités.
- Mais une menace plane sur les lagunes : le changement climatique.
Après la terre, et avant la mer, il y a les lagunes. Ces immenses étendues, soumises à un renouvellement des eaux très lent, sont particulièrement fragiles. Sur le pourtour méditerranéen, si les étangs ont été pendant longtemps dans un état particulièrement préoccupant, aujourd’hui, leur santé écologique s’améliore petit à petit, indique l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, dans une étude publiée le 31 janvier.
Cette « évolution positive », depuis une dizaine d’années, est, notamment, le résultat des efforts consentis par les collectivités, « pour améliorer l’assainissement, grâce à des traitements poussés de l’azote et du phosphore dans les stations d’épuration », précise l’organisme public, dédié à la préservation de l’eau. Il n’est plus question de balancer des eaux sales et polluées dans les lagunes, comme c’était le cas il y a des décennies. La préservation des zones humides aux alentours, ainsi que la restauration de la qualité de l’eau des rivières, affluentes des lagunes, y sont aussi pour quelque chose.
50 % des lagunes méditerranéennes sont en bon état
Toutefois, il y a encore du boulot : l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse constate que 50 % des lagunes méditerranéennes sont dans un « bon état écologique », c’est-à-dire avec des conditions permettant le maintien d’une vie animale et végétale riche et variée. C’est notamment le cas des étangs de Salses-Leucate, de La Palme, et de Gruissan. Et il y a les mauvais élèves, ceux dont l’état est particulièrement préoccupant.
Le changement climatique menace les étangs
C’est le cas de l’étang de Canet, classé dans cette étude en mauvais état général. C’est d’ailleurs l’un des plus dégradés du pourtour méditerranéen. Il est, notamment, particulièrement soumis à une contamination chimique par des pesticides. L’étang de Vendres est, lui aussi, classé rouge. Il est en proie à une eutrophisation importante, c’est-à-dire à une accumulation de nutriments, qui déséquilibre complètement son écosystème.
Mais une plus grande menace encore plane sur les lagunes : le changement climatique. Ses effets, comme l’augmentation des températures, ou la diminution des précipitations et de l’oxygénation de l’eau, « peuvent atténuer l’efficacité des actions menées pour l’atteinte du bon état de ces milieux fragiles », déplore l’organisme. La qualité des macrophytes, la grande famille des plantes aquatiques, se dégrade, par exemple, pour 40 % des étangs observés, probablement pour cette raison. Alors, il y a urgence. Car pour l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, la reconquête d’un bon état écologique des lagunes est « une priorité majeure », « que ce soit pour la pérennité de leurs usages (conchyliculture, pêche, baignade, loisirs nautiques, tourisme…) qui nécessitent un milieu de bonne qualité, ou pour la biodiversité exceptionnelle et fragile qu’elles accueillent ».