Une grande clôture bloque l'accès à la zone d'exclusion dans l'espace réglementé de Fukushima, le 4 mars 2021, à Okuma, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Il y a tout juste dix ans, le 11 mars, un terrible séisme sous-marin de magnitude 9,0, l'un des plus puissants jamais enregistrés, a entraîné un tsunami dévastateur sur les côtes nord-est du Japon, provoquant aussi le plus grave accident nucléaire depuis le drame de Tchernobyl en 1986. Plus de 18.000 personnes sont mortes ou ont été portées disparues, noyées par la vague géante, et des dizaines de milliers d'habitants ont dû fuir les régions rendues inhabitables par les radiations. Dix après la catastrophe de Fukushima, le photographe Nicolas Datiche a pu pénétrer dans les zones d’exclusion désertées par les habitants. Un voyage dans le « no man’s land » des villes de Namie, Okuma et Futaba.
Un grand panneau "Bienvenue à Okuma" est affiché derrière de grandes clôtures à l'intérieur de la zone d'exclusion dans la zone réglementée de Fukushima, le 4 mars 2021, à Okuma, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Il y a tout juste dix ans, le 11 mars, un terrible séisme sous-marin de magnitude 9,0, l'un des plus puissants jamais enregistrés, a entraîné un tsunami dévastateur sur les côtes nord-est du Japon, provoquant aussi le plus grave accident nucléaire depuis le drame de Tchernobyl en 1986. Dix après la catastrophe de Fukushima, le photographe Nicolas Datiche a pu pénétrer dans les zones d’exclusion désertées par les habitants. Un voyage dans le « no man’s land » des villes de Namie, Okuma et Futaba.
Un calendrier de mars 2011 est sur un mur d'une maison à l'intérieur de la zone réglementée de Fukushima le 3 mars 2021 à Futaba, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Le 11 mars 2011 à 14h46 au Japon (5h46 GMT), le terrible séisme sous-marin de magnitude 9,0 qui ébranle le nord-est du pays est l'un des plus puissants jamais enregistrés au monde. Le tremblement de terre déclenche un tsunami qui commence à atteindre les côtes japonaises trente minutes plus tard. Le très lourd bilan humain de la catastrophe est causé principalement par la vague géante qui déferle sur les côtes. En décembre 2020, la police nippone recensait 15.899 décès et 2.527 disparus.
Vue de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi dirigée par Tepco depuis la plage à l'intérieur de la zone réglementée de Fukushima, le 3 mars 2021, à Futaba, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Située juste en face de l'océan, la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi est heurtée le 11 mars 2011 par un mur d'eau de près de 15 mètres de haut. La centrale est alors privée de courant et ses groupes électrogènes de secours, noyés, ne fonctionnent plus. Ne pouvant plus être refroidis, les coeurs de trois de ses six réacteurs entrent en fusion, provoquant le plus grave accident nucléaire depuis le drame de Tchernobyl en 1986.
Une grande clôture bloque l'accès à la zone d'exclusion dans l'espace réglementé de Fukushima, le 4 mars 2021, à Okuma, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Immédiatement après la catastrophe de Fukushima, le gouvernement déclare une zone d'évacuation de 20 km autour de la centrale. Ceux qui vivent à l'intérieur de cette « zone interdite » reçoivent l'ordre de quitter leurs logements.
Un gardien posté à l'entrée d'une rue donnant accès à l'intérieur de la zone d'exclusion dans la zone réglementée de Fukushima, le 4 mars 2021, à Okuma, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
La « zone interdite » déclarée après l'accident nucléaire représentait environ 12% de la superficie du département de Fukushima.
Une voiture abandonnée est entourée d'arbres à l'intérieur de la zone réglementée de Fukushima le 3 mars 2021 à Futaba, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Un peu plus d'un an plus tard, en mai 2012, le département de Fukushima recensait 164.865 personnes déplacées, par obligation ou par choix. En 2020, il en restait toujours 36.811.
Une zone de travaux de décontamination des sols à l'intérieur de la zone réglementée de Fukushima, le 3 mars 2021, à Namie, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Après les travaux intensifs de décontamination entrepris par le gouvernement depuis dix ans, la superficie de la zone d'exclusion dans le département de Fukushima est tombée à 2,4%, soit 337 kilomètres carré.
Un compteur Geiger affiche le niveau de radiation à la gare d'Okuma dans la zone réglementée de Fukushima, le 4 mars 2021 à Okuma, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Les personnes évacuées sont parfois réticentes à revenir dans les zones que les autorités disent sûres, par peur des radiations (de nombreuses zones forestières et montagneuses ne sont toujours pas décontaminées) ou parce qu'elles ont refait leur vie ailleurs.
Un calendrier de mars 2011 sur le mur d'une boutique dans l'espace réglementé de Fukushima, le 3 mars 2021, à Futaba, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Le gouvernement n'a pas fixé de date pour la levée des ordres d'évacuation restants, et de gros doutes persistent sur la durée du démantèlement de la centrale de Fukushima Daiichi, censé encore prendre de trente à quarante ans.
Une aire de jeux à l'intérieur de la "zone interdite" dans l'espace réglementé de Fukushima, le 4 mars 2021 à Okuma, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Seulement 15% de la zone de décontamination spéciale délimitée par le gouvernement ont été complètement nettoyés à ce jour, a dénoncé l'organisation environnementale Greenpeace dans un rapport publié la semaine dernière, en se basant sur ses propres mesures des radiations.
Vue d'une classe d'école à l'intérieur de ce qu'on appelle la "zone interdite" dans la zone réglementée de Fukushima, le 4 mars 2021, à Okuma, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
Namie, Okuma, Futuba et neuf autres communes voisines faisaient partie d'une zone d'exclusion autour de la centrale, seulement accessible pour de brèves visites des années durant.
Des vêtements sont toujours suspendus dans un magasin à l'intérieur de la zone réglementée de Fukushima, le 3 mars 2021, à Futaba, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
« Il n'y avait plus personne, mais la ville est restée. C'était comme un décor de cinéma », raconte M. Daibo, 65 ans, un habitant de Namie.
Une chaussure dans un jardin d'enfants à l'intérieur de la "zone interdite", le 4 mars 2021, à Okuma, au Japon. — NICOLAS DATICHE/SIPA
« Si j'étais seule, je reviendrais », assure Megumi Okada, une mère de famille partie de Fukushima après la catastrophe, bien qu'elle n'habitait pas dans une zone à évacuer. « Mais en tant que mère, je veux vraiment éviter les risques pour mes enfants », ajoute Mme Okada, 38 ans, qui vit maintenant à Tokyo.