BP accusé de «négligence manifeste» dans la marée noire
Le département de la Justice américain durcit le ton envers BP, donnant dans de nouveaux documents transmis au tribunal des exemples de ce qu'il qualifie «de négligence manifeste et de mauvaise gestion délibérée» dans le cadre la gigantesque marée noir survenue en 2010 dans le golfe du Mexique en 2010.
Les autorités américaines veulent établir la responsabilité du groupe pétrolier britannique dans la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis. «Le comportement, les termes et les décisions de ces dirigeants de BP auraient été inacceptables dans une entreprise de taille moyenne, fabricant des articles de bonneterie mis en vente dans un centre commercial de banlieue», écrivent les avocats du gouvernement dans un document transmis le 31 août à la cour fédérale de la Nouvelle Orléans.
Des manquements déjà pointés
Les avocats précisent qu'ils ont décidé de fournir des exemples des négligences supposées de BP au vu, selon eux, des tentatives entreprises par la société auprès d'un juge fédéral pour être exonérée de toute responsabilité. Fin juillet, un agence fédérale américaine avait déjà souligné des manquements déjà pointés dans de précédentes enquêtes sur l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon.
Le rapport du Chemical Safety Board avait dénoncé de la part de BP et Transocean «de multiples carences dans le système de gestion de la sécurité qui ont contribué à l'accident». BP, propriétaire majoritaire et opérateur du puits Macondo, risque toujours des sanctions au civil voire au pénal.
Le groupe britannique a déjà provisionné 37,2 milliards de dollars pour faire face à la catastrophe et la marée noire pourrait lui coûter au total 69 milliards si la justice juge BP coupable de faute grave, ce que le groupe conteste avec vigueur. Le 20 avril 2010, l'explosion d'une bulle de méthane a fait 11 morts sur la plate-forme de forage, déclenchant la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis. Près de cinq millions de barils de pétrole se sont répandus pendant près de trois mois dans le golfe du Mexique, souillant les côtes de quatre Etats. Personne n'était immédiatement disponible chez BP pour commenter l'information.