Le sport s'engage pour la solidarité

SPORT Plusieurs fédérations françaises de sport ont pris l'initiative de recevoir le label Club solidaire, qui incite les clubs à multiplier les actions sociales. Le milieu sportif commence doucement à suivre l'exemple de Sport sans frontières, l'association à l'origine du projet qui est déjà nettement impliquée dans un processus solidaire...

Justine Knapp
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Plusieurs clubs sportifs ont adhéré à la démarche Club solidaire.
Plusieurs clubs sportifs ont adhéré à la démarche Club solidaire. — DR

Cinq fédérations sportives ont officialisé leur engagement solidaire et social, le 16 mai dernier, par l’obtention du label Club solidaire. Crée par le ministère des Sports et Sport sans frontières (SSF), il encourage les clubs amateurs et professionnels à l’éducation par le sport en France et à l’étranger. Les nouvelles fédérations partenaires (judo, lutte, gymnastique, takwendo, et boxe) multiplieront d’ici peu  les collectes de fonds, les actions de sensibilisation à la solidarité, ou les programmes d’insertion.

Arnaud Mourot, président de SSF et ex champion de lutte, est à l’origine du projet. «On a envie d’être l’ONG du monde sportif, confie-t-il. Après le tsunami au Sri Lanka, nous avons installé sur place une piscine pour réhabituer les enfants à être dans l’eau. C’était une approche psycho-sociale.» Actuellement, l’association intervient auprès des enfants de quatre pays, en Haïti, au Burundi, au Kosovo et en Afghanistan, où elle forme des enseignants d’éducation physique et sportive, des éducateurs, des animateurs sportifs, fournit du matériel sportif et réhabilite des infrastructures. «L’objectif est de recréer du lien social, de dépasser les difficultés», résume le fondateur.

Chaque club solidaire a également été signataire d’une charte éthique intégrant des valeurs fortes -développement social, mixité- et intangibles -fair play, non violence-. «L’identité de notre sport intègre le respect de l’autre, la maîtrise et la mixité. Nous avons les mêmes idées et les mêmes objectifs que SSF», explique Jean Luc Cherrier, le représentant de la Fédération de takwendo. Côté football, le FC USB  a été le premier à obtenir le label. La saison dernière, le club de Colombes a pris la décision de reverser cinq euros à SSF à chaque but inscrit. L’initiative sera réitérée à la rentrée.

Pour la Fédération de boxe, le label sera «le fil conducteur» de sa restructuration. «Nous avons déjà plusieurs actions solidaires dans toutes nos structures, mais il n’y a pas vraiment de débouchés concrets», regrette  Robert Guettier, membre du Comité Directeur Fédéral. D’autres restent sceptiques comme Bruce Neuffer, conseiller technique national de la Fédération de Karaté : «Nous détenons déjà le Label Solidaire -reconnaissance attribuée par la fédération de karaté à un club selon ses critères d’insertion sociale-, donc nous nous interrogeons sur l’utilité de ce label supplémentaire». La dite Fédération sera la prochaine à rejoindre le cercle solidaire, suivie par celle de  Surf.

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