La ministre de l'Ecologie envisage la possibilité de tirs de défense «à l'année» contre le loup

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La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a indiqué mercredi envisager la possibilité pour les éleveurs victimes d'attaques de loups de pratiquer des tirs de défense «à l'année» dans les zones «attaquées l'année précédente».

«On ne part pas à la chasse au loup, le loup est une espèce protégée, mais ça n'interdit pas de se défendre. La pression sur les élevages est telle que je crois qu'on peut s'organiser pour la faire baisser», a-t-elle expliqué à l'AFP après avoir reçu à Paris des élus, des représentants agricoles et des éleveurs.

La ministre a notamment évoqué devant ces éleveurs de possibles nouvelles mesures comme la mise en place d'un «arrêté de défense automatique qu'on prendrait à l'année sur toutes les zones attaquées l'année précédente».

Ces tirs de défense ne sont aujourd'hui autorisés qu'après un arrêté préfectoral consécutif à des attaques avérées.

583 attaques depuis janvier 2011

Cette proposition, qui pourrait être envisagée pour 2012, sera examinée au cours d'un comité national «loup» fin août, selon le ministère.

«On a une augmentation de la population de loups et une augmentation des attaques en ce moment en France», a rappelé Mme Kosciusko-Morizet.

Selon le ministère, 583 attaques ont été recensées depuis le début de l'année (en date du 25 juillet) pour 2.115 ovins tués dans dix départements.

Ras-le-bol des voisins du loup

Le protocole de défense actuel, soumis à arrêtés préfectoraux, prévoit la protection du troupeau, l'effarouchement du loup, des tirs de défense à proximité du troupeau et en dernier recours la destruction du loup.

«Le protocole est arrivé à ses limites», a indiqué à l'AFP Frédéric Esmiol, président de la Chambre d'agriculture des Alpes-de-Haute-Provence, à l'issue d'une réunion au cours de laquelle les éleveurs ont exprimé «leur désespoir».

«Le message est passé, le protocole va peut-être évoluer», a-t-il ajouté.

«On est au bout de ce qu'on peut supporter. On a pu expliquer ce qu'on vivait. On a obtenu quelques réponses, il faut voir ce qui pourra être mis en oeuvre rapidement», a pour sa part réagi Yves Derbez, président de l'association Eleveurs et montagnes.