Gaz de schiste: Sarkozy promet à la Pologne de ne pas lui créer de difficultés

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Nicolas Sarkozy a assuré vendredi au Premier ministre polonais Donald Tusk qu'il ne voulait "pas créer de difficultés" à la Pologne qui souhaite exploiter ses importantes réserves en gaz de schiste, à même de lui assurer son indépendance énergétique par rapport à la Russie.

"On sait que le gaz de schiste est important pour vous, on ne veut pas vous créer des difficultés au niveau européen", a affirmé M. Sarkozy à M. Tusk, selon l'Elysée.

Le président de la République a reçu pendant une heure environ le chef du gouvernement polonais pour évoquer les grands dossiers européens, alors que la Pologne doit prendre la présidence de l'Union européenne le 1er juillet.

Concernant le gaz de schiste, "nous nous sommes mis d'accord sur le fait que la France restera neutre en ce qui concerne le développement de cette technologie en Pologne", a affirmé de son côté M. Tusk à la presse.

"Le président Sarkozy m'a dit qu'il n'y aurait pas d'obstacle, pas de lobbying et donc pas de problème pour la Pologne si elle se lance dans l'exploitation du gaz de schiste. C'était une déclaration très importante pour moi", a-t-il ajouté.

La Pologne rêve de devenir un nouvel eldorado énergétique grâce à de gigantesques gisements de gaz de schiste qui, s'ils étaient confirmés, pourraient la rendre indépendante des livraisons russes.

En revanche, la France a banni l'exploitation de ce gaz non conventionnel en raison des dangers que cela présente pour l'environnement. Début mai, l'Assemblée nationale a adopté une proposition de loi interdisant la technique controversée de fracturation hydraulique pour son exploration et son exploitation.

Largement dépendante actuellement des livraisons russes, la Pologne disposerait de réserves gigantesques de gaz de schiste, évaluées par les spécialistes à 5.300 milliards de m3.

Après sa rencontre avec M. Sarkozy, M. Tusk a déjeuné à l'hôtel de Matignon avec François Fillon.

Les chefs de gouvernement ont notamment évoqué les perspectives financières européennes après 2013, "l’importance de la politique agricole commune au sein des politiques de l’Union, le renforcement des règles de Schengen, la politique énergétique européenne, ainsi que les relations entre l’Union européenne et son voisinage", a précisé Matignon dans un communiqué.

Le Premier ministre et son homologue polonais ont également discuté des questions de sécurité européenne, de la situation dans les pays arabes, ainsi que des principaux dossiers bilatéraux, "avec en particulier la contribution des investissements français à l’économie polonaise et les perspectives de coopérations industrielles, notamment dans le domaine de l’énergie nucléaire", selon Matignon.