Loïc Gouello, un vétérinaire pour contrôler l'alimentation des Français
PORTRAIT A l'occasion de l'année mondiale vétérinaire, qui célèbre les 250 ans de la profession, 20minutes.fr fait le portrait de vétérinaires hors du commun. Loïc Gouello est le chef du corps des inspecteurs de santé publique vétérinaire au ministère de l'Agriculture...
Des élevages aux restaurants, les inspecteurs de la santé publique sont partout. Vétérinaires de formation, ils assurent la santé des animaux et la qualité des aliments pour éviter toute contamination de la population par des bactéries ou virus. «Notre inspection se fait tout le long de la chaine alimentaire, depuis l’animal vivant jusqu’à l’assiette du consommateur », explique Loïc Gouello, le chef de ce corps qui compte 900 vétérinaires et agronomes.
Vétérinaire de campagne au début de sa carrière, Loïc Gouello a choisi d’exercer son métier dans l’administration, où il a vécu des «moment forts comme l’épidémie de fièvre aphteuse, la listeria des rillettes, la vache folle…». Chef du corps des inspecteurs vétérinaires depuis la fin 2010, Loïc Gouello représente et oriente la stratégie de cette division du ministère de l’Agriculture.
Les 527.000 exploitations françaises passées au peigne fin
Première mission du travail des inspecteurs: la santé des animaux vivants, qu’ils soient destinés à la consommation ou non. «Notre mission est de prévenir les maladies transmissibles à l’homme par l’alimentation et toutes les maladies animales qui peuvent provoquer des désordres économiques», explique Loïc Gouello. Dans les 527.000 exploitations françaises, 7.200 vétérinaires libéraux effectuent des vaccinations pour le compte du ministère, qui réalise des contrôles ponctuels sur l’état de santé du cheptel.
Les inspecteurs suivent ensuite les animaux dans les abattoirs: «C’est le carrefour où tous les animaux passent. Nous assurons une inspection technique pour assurer que la viande est consommable: tous les abattoirs de France ont des services vétérinaires et chaque animal est inspecté», assure Loïc Gouello. La preuve: le numéro d’agrément, qui suit la viande de l’abattoir à la barquette de supermarché.
«Protéger la relation de l’homme avec l’animal»
La surveillance ne s’arrête pas là: les inspecteurs vétérinaires sont également chargés de donner leur agrément aux magasins, marchés, restaurants ou industries agro-alimentaires qui font circuler des denrées comestibles. «Nous pouvons les fermer s’ils ne satisfont pas aux critères. Nous faisons des visites ciblées sur des produits particuliers durant les fêtes de fin d’année et des opérations vacances pour les vendeurs ambulants et les restaurants en zone touristique», précise Loïc Gouello, qui dénombre 700.000 inspections hors abattoirs par an. «Nous sommes dans le pays qui a le taux d’intoxication alimentaire le plus faible au monde», rappelle-t-il.
Mais les vétérinaires ont aussi un rôle de protection des animaux: «Nous sommes garants du bien-être animal», explique Loïc Gouello, qui insiste sur l’importance des images que le consommateur met derrière ses achats alimentaires. «Nous ne voulons pas manger un steak qui provienne d’un animal qui a été maltraité ou qui a souffert à l’abattage. On ne le tolère plus. Protéger l’animal c’est protéger la relation de l’homme avec l’animal.»