Les professionnels veulent faire la lumière sur l'éclairage à LED

SANTE Ils réagissent au rapport de l'Anses sur la dangerosité pour les yeux de cette technologie...

Mickaël Bosredon
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Un luminaire pour enfant utilisant la technologie LED
Un luminaire pour enfant utilisant la technologie LED — DR

Les professionnels des éclairages à LED  (diodes électroluminescentes) confirment dans les grandes  lignes le rapport de l’Anses (Agence  nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du  travail) dévoilé le 25 octobre. Celui-ci estimait que ces éclairages présentent  un risque pour les yeux. Mais ils y apportent des nuances.

«Dans les conditions normales  d’utilisation les LED ne présentent pas de risque sanitaire particulier», écrit  le Syndicat de l’éclairage dans un communiqué. Il rappelle que l’Anses, dans son  étude, avait procédé à différents essais «en maximisant les risques  photobiologiques».

«Bien regarder le type de LED qu'on  achète»

Contacté par 20minutes.fr, Julien Tibi, patron de Led-on, un  réseau de magasins spécialisé dans le LED, explique qu’il existe «trois types de  LED: le low-power, d’une puissance très faible de 0,05 W. On les trouve  notamment dans les guirlandes, les objets de décoration… Ils ne sont pas nocifs.  Il y a ensuite les SMD, les semi-conducteurs. Leur puissance est plus élevée  mais reste faible, de l’ordre de 0,5 W. Il y a enfin les high-power. Ce sont eux  qui peuvent présenter un certain danger, sur certains produits, lorsque leur  température de couleur est élevée, c’est-à-dire au-dessus de 5.000 kelvin (K) et  qu’elle tire vers le bleu. La grande majorité des fabricants ne proposent pas de  produits high-power à plus de 5.000 k, mais en l’absence de normes, certains  importateurs peu scrupuleux le font…»

Ce sont essentiellement les spots  qui peuvent être concernés par ces cas de figure. «Il suffit de baisser la  température, et de mettre davantage de LED, pour obtenir un éclairage similaire  et moins dangereux. Mais bien entendu c’est plus cher», poursuit Julien Tibi.  Celui-ci conseille donc au consommateur de «bien regarder ces données,  obligatoirement affichées sur le produit, et d’éviter les high-power à 5.000 K  et plus.»

«On a laissé cette technologie se  développer sans l'encadrer»

Contrairement à ce que soulève le  rapport, le fabricant estime en revanche que les LED présents dans les jouets  pour enfants «ne présentent aucun risque» car seul du «low-power est  utilisé». Et concernant les nouveaux téléviseurs LED, «il s'agit de retro éclairage LED, c'est-à-dire que les LED sont derrière la  dalle, il n'y a donc aucun risque non plus».

 
Tout comme le syndicat de l’éclairage, le professionnel  réclame «la mise en place de normes rapidement. On a laissé les LED se  développer mais sans encadrer leur commercialisation.» «La technologie à LED est  appelée à remplacer une grande partie des technologies existantes, poursuit le  syndicat. Il convient donc d’accompagner son développement par des normes et des  réglementations appropriées, assurant qualité d’éclairage et sécurité  d’utilisation».