À l’heure de la digitalisation à tout-va, les appareils numériques ont envahi nos vies, Internet est omniprésent dans notre quotidien et l’on passe de plus en plus de temps devant les écrans. Or, cette sursollicitation technologique a un impact non négligeable sur l’environnement. On vous dit tout sur les enjeux en présence et vos moyens d’action.

Des chiffres effrayants

Le développement du numérique donne l’impression d’agir en faveur de l’environnement en réduisant par exemple l’usage du papier ou encore ses déplacements puisque tout est fait à distance. Mais c’est oublier que cette dématérialisation cache des infrastructures et pléthore d’appareils très gourmands en ressources et en énergie !
D’après une étude publiée en 2022 par l’Agence de la transition écologique (Ademe) et l’Autorité de régulation des communications (Arcep), le numérique est responsable de 2,5 % de l’empreinte carbone en France, produit 20 millions de tonnes de déchets par an sur l’ensemble du cycle de vie des équipements (soit 299 kg par habitant) et utilise 62,5 millions de tonnes de ressources. Et ce n’est qu’un début…
Un rapport de la mission sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat remis en 2020 affirme que « si aucune politique publique de sobriété numérique n’est déployée, le numérique pourrait atteindre 6,7 % des émissions de gaz à effet de serre de la France, un niveau bien supérieur à celui actuellement émis par le transport aérien (4,7 %) en 2040 ».

Acheter moins et mieux

Pour enrayer ce phénomène dévastateur, il faut stopper la surconsommation des appareils numériques. Comme le dévoile l’étude Ademe-Arcep de 2022, l’étape de fabrication de tous nos smartphones, tablettes, ordinateurs et autres objets high-tech représente en effet 78 % de l’impact du secteur puisqu’elle nécessite d’extraire d’importantes quantités de métaux rares, moyennant un coût humain et environnemental désastreux.
Dès lors, il faut cesser le renouvellement frénétique de ces équipements pour les garder le plus longtemps possible. En effet, 84 % des utilisateurs déclarent détenir leur smartphone depuis moins de trois ans, contre moins de cinq ans pour près de la moitié des téléviseurs alors qu’ils fonctionnent toujours, selon les Baromètres du numérique de l’Arcep (éditions 2021 et 2022).
Si vous devez acheter un nouveau matériel, préférez également un modèle reconditionné, ce qui permet de réduire l’impact environnemental de 77 % à 91 % par an selon les indicateurs et évite l’extraction de 82 kg de matières premières par an, d’après l’Ademe. En dernier recours, si vous optez pour du neuf, privilégiez les appareils les moins gourmands en énergie et les plus durables grâce à l’indice de réparabilité obligatoire depuis 2021 et aidez-vous des labels environnementaux EPEAT et TCO Certified.

Donner une deuxième vie

Prenez soin de vos appareils numériques. Éviter une utilisation pendant une surchauffe, utiliser un antivirus pour protéger son système d’exploitation, nettoyer son ordinateur avec une bombe à air sec et ne pas laisser son smartphone se décharger complètement afin de préserver sa batterie (il est recommandé de le maintenir entre 20 et 80 % de charge) sont autant de moyens efficaces pour prolonger leur durée de vie.
Un équipement fait des siennes ? Vérifiez si vous pouvez faire jouer la garantie commerciale ou la garantie légale de conformité qui fonctionne pendant deux ans pour du neuf et de l’occasion (mais pour un bien d’occasion acheté depuis plus de douze mois, il faudra prouver que le défaut existait lors de la vente). À défaut, tentez de le faire réparer. Vous pouvez trouver un professionnel sur Reparacteurs.artisanat.fr, l’annuaire créé par les Chambres de métiers et de l’artisanat. Vous pouvez également obtenir de l’aide pour résoudre des pannes simples en vous rendant dans un Repair Café. Et si vraiment il n’y a plus rien à faire pour le sauver, pensez à le recycler !